La nuit était tombée sur Moonlight Falls, et les arbres faisaient barrage à toute lumière susceptible de pouvoir entrer dans ma petite maison de bois. La solitude n'est pas l'une de mes amies, je déteste me retrouvée isolée, même en forêt. J'ai parfois besoin de mes moments, mais ils se font rares, de plus en plus d'ailleurs. Je regarde l'heure et je m'aperçoit que finalement, il est encore bien tôt, il n'est pas l'heure de se coucher, et j'avais dans la perspective de me lancer à l'aventure, seule sans aide de personne. J'ai donc laissé le quartier des vampires en paix, ils sont dangereux et même si j'aimerais leur montrer que j'horripile leurs manières aussi.
Soirée karaoké, l'idéal quand on sait que je suis une vraie catastrophe au chant, enfin, selon ce que tout le monde dit de moi! Première action, commander une bierre, pour se mettre un peu dans l'ambiance et ainsi apprécier les chants plus ou moins faux qui m'entouraient. Je me suis portée volontaire dans les dix premières minutes suivant mon arrivée ici, et c'est la mélodie d'une chanson des années soixante qui sortit de mes cordes vocales. Moi qui ait une voix douce et vivante, je sortait à ce moment là avec la même tonalité que lorsque je suis sous la douche, perçant quelques tympans lorsque j'allais dans les aigus et disgracieuse tout le reste du temps. Et c'est de cette manière que j'ai finalement passé ma soirée entre chansons et verres re-remplis.
L'heure était venue de quitter les lieux, non pas parce que le bar fermait, mais parce que j’estimais qu'il était temps que j'y aille avant de perdre toute lucidité. Je n'avais pas encore fait attention que tout autour de moi était en mouvement, les murs, les portes, y compris celle de l'entrée. J'avais un peu trop forcé sur l'alcool, plus que de coutume. Je ne suis pas quelqu'un qui aime passer du temps à boire et à se saouler, parce que bien que je sois une fée pleine d'entrain et toujours prête à faire la moindre bêtise, je n'en était pas au point de devenir dépendante d'une boisson nocive sur le long terme.
Si j'aurais eu le mal de mer, je me serais immédiatement penchée pour soulager mon estomac, mais je supportais plutôt bien l'effet de l'alcool en ce moment. Devant le bar, je fis un arrêt de quelques secondes le temps de repérer mon vélo, seul véhicule de transport que j'utilise, et je l'ai trouvé avec succès. Avant de me lancer à ses côté, je vis quelqu'un de loin, il semblait attendre quelque chose, ou me regarder moi. Incapable de devinait qu'il s'agissait en fait du sherrif de la ville, j'ai lancé un
« Youhou » en faisant un grand salut de la main avant de rire bêtement. J'avais plutôt de la chance que ce soit le sherrif et pas un être sournois. C'était visible, j'étais plus dangereuse pour moi-même que pour les autres, plus insouciante qu'en étant sobre.
A présent baissée auprès de mon vélo rose qui en fait souvent rire certains, je me mets en quête des clés du cadenas normalement fourrées dans ma poche, et rien, aucune trace de ces clés. Heureusement, je ne suis jamais à court d'idées, et c'est en voyant une pierre sur le bord du trottoir que j'eu l'idée. J'attrape le caillou et commence à donner des grands coups sur le cadenas. Lui aussi m'a abandonné, cependant, je ne lâche pas l'affaire si facilement !
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