[HOT] I don't wanna miss a thing | Amara&Adriel

amara & adriel

i don't wanna miss a thing

"I could spend my life in this sweet surrender
I could stay lost in this moment forever
Every moment spent with you is a moment I treasure."

Une chance que la route de la jetée se situât non loin du quartier des sorciers, sans quoi Adriel n'aurait pas pu tenir très longtemps. Il sentait cette excitation montait en lui à chacun de ses pas. Il avait retrouvé Amara, et la vraie Amara, pas la Amara possédée et contrôlée par une saloperie de démon. Et il ne comptait pas la laisser partir cette fois-ci. Il avait été idiot de la rejeter la première fois, et idiot de faire la même chose une seconde fois pas plus tôt que quelques minutes auparavant. La gifle avait été comme un réveil pour lui, une sorte de déclic, le ramenant sur terre - un comble pour lui - et le laissant réaliser ses erreurs de jugement. Un mal pour un bien en somme. Adriel était même ravi de cette gifle, même si sa joue le lançait encore à quelques endroits.

En arrivant chez lui, Adriel fit presque tomber ses clés dans la précipitation. Il sentit ses joues rougir de honte, mais ne laissa rien montrer, enfin du moins, il tenta de ne rien laisser paraître, en vain. La porte s'ouvrit à la volée, et le triton attira Amara à l'intérieur sans même lui laisser le temps de respirer. D'un coup de pied, il referma la porte, avant de se jeter sur son amie et de l'embrasser encore plus fougueusement que quelques minutes plus tôt. Il posa une main sur les hanches de la jeune succube avant de la laisser glisser le long de son dos. Tout chez elle lui avait manqué: son parfum, sa chaleur, sa douceur. Il n'aspirait plus qu'à une chose, se fondre totalement dans chacune de ses courbes jusqu'à s'y perdre, et ne plus jamais en ressortir.

Ils s'embrassaient à en perdre haleine, mais Adriel s'en moquait éperdument. A cet instant précis, il était l'homme le plus heureux du monde et il s'en voulait énormément d'avoir été aussi stupide et cruel envers Amara, elle-même victime tout comme lui d'un démon assoiffé de pouvoir. Et si pour continuer d'être le plus heureux possible il devait avoir le souffle coupé, alors qu'il en soit ainsi. Il n'était pas prêt de lâcher son amie et encore moins de la laisser disparaître, pas maintenant qu'il l'avait retrouvée. Il tenait bien trop à elle pour cela.

Et dire qu'il avait eu peur d'elle ce matin-même. La pensée même en était des plus risible.

Il s'arrêta un instant de l'embrasser et regarda droit dans ses yeux. Il aurait pu se noyer - et même en tant que triton, il jurait cela possible - dans ses yeux chocolat, tellement ces derniers l’ensorcelaient. Au contact d'Amara, Adriel était un autre homme. Meilleur, il n'en savait rien. Tout ce qu'il savait, c'était qu'il était différent et il espérait que cela plaisait à Amara. Il était prêt à tous les sacrifices pour elle, et pour un triton, c'était le plus grand cadeau que l'on pouvait offrir.

« Alors, toujours partante pour une visite plus approfondie des lieux ma très chère amie ? »

Ou comment détourner la chose de manière plus subtile et polie. Il n'y a pas à dire, Adriel savait vraiment s'y prendre avec les dames.

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« Le malheur a été mon dieu. Je me suis allongé dans la boue. Je me suis séché à l'air du crime. Et j'ai joué de bons tours à la folie. » ► RIMBAUD

« Hum, on pourrait aller chez moi, tu ne penses pas ? En plus j'ai refait la décoration il n'y a pas longtemps; en particulier la chambre. Je suis sûre que ça pourrait te plaire. » M’avait répondu Adriel en me redonnant mon baiser.

Je souris face à sa proposition. Il me proposait carrément de venir directement dans sa chambre. Où était passé le jeune homme qui m’insultait et qui avait peur de ma personne ? Plus là visiblement puisqu’Adriel avait soudainement pris conscience de son erreur. A mesure que nous nous rapprochions de sa maison, je sentis le stress et l’adrénaline m’envahir. Les battements de mon cœur battaient à un rythme de plus en plus irrégulier. Décidément, la présence de mon ex-petit ami me faisait encore de l’effet. Je l’aimais encore et j’allais lui prouver ce soir qu’il n’allait pas regretter son choix.

Je fus surprise de remarquer qu’il était tout aussi stressé que je l’étais lorsque je le vis faire tomber ses clés au moment même où nous arrivions devant sa porte. Je remarquai le teint rouge que prirent rapidement ses joues mais ne fis aucune remarque et le laissai continuer. Adriel n’avait pas changé et j’étais vraiment heureuse qu’il ait changé d’avis sur mon compte. Il m’avait quitté si rapidement et si brutalement qu’au début, j’avais cru sur le moment que ce n’était qu’un rêve. Il avait fait demi-tour et s’était éloigné de moi. J’avais eu beau tenté de l’appeler plusieurs fois mais aucune fois il ne s’était retourné. J’espérai juste que cette fois-ci Ruth resterait sagement dans son coin. Normalement, aujourd’hui était un jour de repos puisque son combat contre Elsa était encore tout récent et que son esprit n’avait pas encore complètement récupéré de ses vilaines blessures.

Adriel ouvrit la porte et avant même que je n’esquissai un seul pas, il m’y attira de force. J’éclatai de rire et le laissai m’entrainer à l’intérieur. Ce n’était pas tous les jours que je visitai la maison d’un triton et je n’étais franchement pas déçue. J’étais très fan de la décoration mais je n’eus pas le temps de visiter davantage qu’il m’embrassa directement. Son baiser n’avait strictement rien à voir avec celui de tout à l’heure. Il était plus violent et je le lui rendis. Il posa sa main sur mes hanches et la descendit le long de mon dos. Adriel était devenu d’un coup plus entreprenant et j’appréciais ce côté-là chez lui. Fichtre ! Il embrassait comme un Dieu et quand bien même je n’avais plus aucun souffle, je ne voulais pas quitter ses lèvres. Elles étaient si délicates, si douces qu’il m’était impossible de m’en défaire. Ce fut finalement lui qui rompit notre baiser à mon plus grand regret et plongea son regard dans le mien. Il avait des yeux magnifiques et j’étais extrêmement chanceuse d’être avec un mec comme lui.

« Alors, toujours partante pour une visite plus approfondie des lieux ma très chère amie ? »

Ma très chère amie ? Je fus déçue de cette appellation même si j’avais ressenti de l’ironie dans sa voix. Comment me considérait-il à présent ? Comme une amie ? Comme son ex-petit ami ? Cette question me brûlait sur les lèvres et je fis mon maximum pour m’empêcher de la lui poser.

« Evidemment ! Que dirais-tu commençai-je en retirant son tee-shirt et en collant ma jambe contre la sienne de commencer par ta chambre ? Tu me portes » demandai-je en l’embrassant dans le cou. Mes lèvres descendirent un peu plus bas et je mordillai son téton gauche puis celui de droite.

Adriel & Amara

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amara & adriel

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"I could spend my life in this sweet surrender
I could stay lost in this moment forever
Every moment spent with you is a moment I treasure."

Si l'on avait demandé à Adriel s'il était heureux à cet instant, il aurait répondu par l'affirmative sans même hésiter. Amara le rendait heureux rien que par sa présence, et il n'avait pas besoin de lire ses pensées ou d'entendre l'écho de son coeur battre pour savoir que le sentiment était réciproque. Amara et lui se complétaient l'un l'autre, tel le yin et le yang. Ils étaient perdus sans l'autre et Adriel avait terriblement manqué la présence de son amie à ses côtés durant les semaines où ils se fuyaient et ne s'adressaient plus la parole. L'amour peut aveugler et faire faire des choses complètement insensés. Rompre avec Amara avait été l'une de ces choses, une erreur basée sur de la peur et de l'incompréhension. Adriel n'en était que plus heureux d'avoir su ouvrir les yeux.

Il n'y avait rien de comparable aux lèvres de la succube. Embrasser Amara ressemblait à s'y méprendre à une explosion de saveurs et d'émotions encore inédites au triton, et il comptait bien les savourer le plus longtemps possible. Tels deux feux d'artifices éclatant de concert, les lèvres d'Amara et Adriel se rencontrèrent pour ne former plus qu'un, l'un et l'autre se perdant complètement dans les yeux et la bouche de l'autre.

« Alors, toujours partante pour une visite plus approfondie des lieux ma très chère amie ? »

Adriel vit bien qu'une telle appellation blessa son amie, bien qu'elle ne le montra pas. Ses yeux, toutefois, ne pouvaient lui mentir. Il lisait en elle comme dans un livre ouvert, connaissant chacune des pages, et espérant y laisser sa signature quelque part, pour que jamais elle ne l'oublie. « Evidemment ! Que dirais-tu de commencer par ta chambre ? Tu me portes ? » Leurs jambes si proches l'une de l'autre étaient semblables à un ballet, tout de grâce et de douceur, bien qu'un insatiable désir s'étaient emparés de chacun d'eux. Et telle une rose, la couleur ardente de l'amour faisait battre leur coeur à l'unisson.

Les lèvres d'Amara caressèrent tendrement le cou d'Adriel, avant de mordiller un peu plus sauvagement ses tétons. Le triton en ressentit une bouffée de chaleur et de désir encore plus forte. Sans se faire prier, il enroula les cuisses de son amie autour de ses hanches et l'embrassa avec toute la fougue dont il était possible. Déambulant ainsi dans le couloir, ils finirent par déboucher sur la chambre, et Adriel la déposa sur le lit avec autant de douceur et de légèreté qu'il l'aurait fait avec une plume. Dégrafant le soutin-gorge de la succube, il entreprit ensuite de lui retirer le reste de ses vêtements, suite à quoi ses lèvres embrassèrent chaque parcelle de peau du corps de son amie.

L'amour et le désir s'emparèrent de lui comme le vent emporte tout sur son passage. Et il ne tenta même pas d'y résister. Il aimait Amara et il ne désirait qu'une seule chose: que leurs corps s'enlacent et s'abandonnent l'un à l'autre pour ne plus jamais se quitter.

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« Le malheur a été mon dieu. Je me suis allongé dans la boue. Je me suis séché à l'air du crime. Et j'ai joué de bons tours à la folie. » ► RIMBAUD

Malgré le fait que je sois dans les bras d’Adriel, j’avais encore l’impression de rêver. Dire qu’il y a une heure maintenant, il était en train de m’insulter et que maintenant nous étions en train de nous embrasser langoureusement. J’étais rassurée et très heureuse qu’avait pris la tournure des événements. Mon cœur battait la chamade et je me sentais si bien dans ses bras. Je voulais rester auprès de lui et ne plus le lâcher. Je le désirais au plus profond de mon âme et n’avait qu’une hâte : que nous fasses qu’un.

Adriel gémit légèrement lorsque je titillai ses tétons et je souris, satisfaite de l’effet que je lui produisais. Tandis qu’il m’embrassa fougueusement, je sentis mes jambes s’enrouler d’elle-même autour des siennes et il me porta jusqu’à sa chambre. Je n’eus pas le temps d’admirer la décoration de celle-ci que déjà il avait entrepris de dégrafer mon soutien-gorge. Être dans ses bras et l’embrasser de cette façon m’avaient tellement manqué. Je pouvais sentir son souffle sur mon visage et le désir enflamma une fois de plus mon corps.

« Tu m’as manqué Adriel lâchai-je dans un seul souffle pendant qu’il s’occupait du reste de mes vêtements. Si tu savais combien je suis ravie que tu aies décidé de me pardonner et de me donner une seconde chance. Je ne te décevrai pas je te le promets » rajoutai-je avant de faire basculer nos corps de telle sorte que je sois à califourchon sur lui.

J’entrepris de lui faire exactement la même chose et je commençai à l’embrasser un peu partout. Je retirai ses vêtements en à peine quelques secondes et me penchai vers lui. Je lui mordillai le lobe de l’oreille tout en caressant son torse. Mes lèvres retrouvèrent les siennes et serrai davantage mes cuisses sa personne. Quand à mes mains, elles trouvèrent le chemin de son intimité et je le pris avec fermeté. Mon corps commençait à devenir brûlant et je posai mon regard dans le sien. Tout en continuant de l’embrasser, je commençai les vas et viens sans le ménager. Je voulais qu’il gémisse et qu’il me montre à quel point je l’avais manqué. Je voulais qu’il crie au monde entier que nos corps étaient faits pour s’unir de cette façon.

Adriel & Amara

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amara & adriel

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"I could spend my life in this sweet surrender
I could stay lost in this moment forever
Every moment spent with you is a moment I treasure."

L'amour est un sentiment si paradoxal. Une minute, la haine est là, puis la passion finit par s'installer et toutes traces de doutes ou peur s'évanouit, pour ne laisser place qu'à l'abandon complet de deux corps, animés d'une même passion et d'un même désir insatiable. L'on dit parfois que haine et amour sont si proches l'un de l'autre, cousin né de la même racine, mais ayant changé de cap. Cela ne pouvait être que vrai, Amara et Adriel étant passé de l'un à l'autre si rapidement. Seule une gifle avait été le dénominateur commun. Réaction en chaîne. Produit par la haine et produisant la passion. Et Adriel chérirait cette gifle pour le restant de ses jours, malgré la douleur. Car c'est dans la douleur que l'on connaît et éprouve le plus d'émotions, et de sensations. C'est grâce à elle que l'on baissait nos barrières, et laissions l'autre prendre contrôle de nos corps, et de notre coeur.

« Tu m’as manqué Adriel [...] Si tu savais combien je suis ravie que tu aies décidé de me pardonner et de me donner une seconde chance. Je ne te décevrai pas je te le promets. »

Le triton n'eut pas le temps de répondre que, oui il savait qu'elle ne le décevrait mais que cela ne l'empêcherait pas de l'aimer. Son coeur ne cessait battre, éternel preuve d'amour. Son amie se positionna au-dessus de lui, et entreprit de l'embrasser elle-aussi de partout sur le corps. Ainsi dénudée, Adriel la trouvait magnifique. Pas dénudée et magnifique dans le sens d'une beauté froide et dénuée de toute émotion. Non, elle était belle par son naturel et son amour, qui transparaissait à travers elle comme dix millions de chandelles et l'illuminaient d'un halo chaleureux et envoûtant.

A califourchon sur lui, Amara entreprit de le déshabiller si rapidement qu'Adriel laissa échapper un léger rire. Son impatience l'émoustillait au plus haut point. C'était un homme après tout, triton ou non. Les lèvres de son amie mordillèrent amoureusement son oreille, avant de trouver ses propres lèvres, tandis que ses mains glissaient le long de son torse et que ses cuisses se resserraient davantage contre les siennes. Amara finit par trouver le chemin vers l'intimité du triton et celui-ci en ressentit un plaisir intense, alors qu'elle commençait des vas et viens, leurs lèvres toujours scellées. Adriel cabra le dos et gémit quelque peu, animé d'une passion et d'un désir comme jamais encore il n'avait ressenti. Amara et lui n'en était pas à leur première fois, mais celle-ci était plus empreint d'amour, de passion et de douceur qu'auparavant.

Et c'est ainsi que les mots lui échappèrent; simples, légers, mais significatifs. « Je t'aime. » On dit généralement que ce sont les femmes qui font le premier pas et osent prononcer ces mots. C'est la vérité. Jamais dans sa vie, Adriel n'aurait cru les dire. Mais il était sincère, si sincère que les mots lui serrèrent le coeur et agitèrent son âme. Il aimait vraiment Amara, et l'aimerait sans doute pour toujours. Elle possédait une part de lui désormais, et il lui laisserait volontiers pour l'éternité si elle le voulait. Il espérait seulement que l'amour et l'affection d'Amara à son égard était aussi fort que le sien. Lui qui ne comprenait pas toujours les sentiments, et qui était mal à l'aise du moindre signe affectif, venait d'avouer son amour pour une femme. Et en cela, ces trois mots n'en signifièrent que d'autant plus.

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« Le malheur a été mon dieu. Je me suis allongé dans la boue. Je me suis séché à l'air du crime. Et j'ai joué de bons tours à la folie. » ► RIMBAUD

Ce n’était certes pas la première fois que nous faisions l’amour mais j’avais comme l’impression de le redécouvrir à chaque fois que je déposai mes lèvres sur chaque parcelle de son corps. Il était si doux et si délicieux qu’il m’était presque impossible de m’arrêter. Le contact de nos corps faisait battre mon corps à un rythme très irrégulier et je ressentais l’envie d’entrer en lui. J’étais de plus en plus impatiente mais en même temps, je voulais savourer ce moment.

Je fus soulagée lorsque je pus entendre de faibles gémissements venant de sa part. Bon et bien au moins, je continuais à lui procurer des sensations fortes, c’était un bon début. Je souris en imaginant qu’il n’était pas au bout de ces surprises. J’allais lui faire passer la nuit la plus extraordinaire et la plus torride qu’il n’ait jamais connu. Son corps m’appartenait dorénavant et il était normal que j’y appose ma marque.

« Je t'aime. »

C’était pourtant de simples mots et pour certaines personnes, ils pouvaient paraitres anodins. Mais pour ma part, ce fut tout autre chose qui m’envahissait à l’instant même. D’abord du soulagement, puis de la joie, du bonheur… Il m’aimait. Depuis le temps que j’attendais qu’il me le dise…. Je n’arrivais toujours pas à y croire.

« Je t’aime aussi… Didi… Je ne veux ne faire qu’un avec toi ce soir » lâchai-je en soufflant dans son oreille.

J’accélérai la cadence avec ma main et une fois qu’il fut prêt, je laissai ma langue et ma bouche prendre le relais. Je voulais lui faire plaisir, je voulais le satisfaire. Rien d’autre ne me ferait plus plaisir que de le faire jouir dans mes bras. J’espérai qu’il ressente la moindre sensation dans toutes les parties de son corps. Il m’avait tellement manqué… Je devais avouer que le reperdre à nouveau était tout bonnement inenvisageable…

Adriel & Amara

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Pour le peuple sirène, avouer que l'on aimait une autre personne en dehors de soi-même revenait à donner son coeur pour le restant de ses jours. C'était une chose si irréelle et peu commune que l'on avait presque oublié jusqu'à la signification de ce terme et des trois mots qui le composaient. Les sirènes étaient tout à fait capable d'aimer, autre que leur propre personne cela était. Mais l'essence même du mot amour leur était éphémère et étrange. Du moins, c'était de cette manière que l'avait toujours ressenti Adriel. Sa famille n'était pas avare en amour, mais elle l'était bel et bien en ce qui concernait les signes d'affection. Et jamais encore n'avait-il entendu ses parents se le dire, bien qu'ils s'aimaient de tout leur coeur. Les sirènes n'étaient seulement pas des plus à l'aise avec ce concept. Et notre cher triton ne dérogeait pas à la règle.

Voilà pourquoi le simple fait d'annoncer son amour pour une autre personne à voix haute relevait du miracle et de l'inouï. Mais à cet instant précis, Adriel était certain de ses sentiments pour Amara. Et il était prêt à les hurler au monde entier s'il le fallait. Bien qu'en cet instant là, il n'avait d'yeux que pour Amara, et le monde alentour lui semblait bien futile en comparaison.

Les baisers d'Amara étaient de l'or, et chacun d'entre eux était un trésor qu'il chérissait plus que tout au monde. Et il espérait pouvoir en profiter pour le restant de ses jours. Il tenait bien trop à Amara pour supporter un second éloignement. Il ne voulait plus jamais la quitter, et était même prêt à vendre son âme pour pouvoir rester à ses côtés aussi longtemps que possible.

« Je t’aime aussi… Didi… Je ne veux ne faire qu’un avec toi ce soir. »

Didi. Un surnom peu flatteur et des plus ridicules pour certains. Mais pas pour Adriel. Bien qu'il avait mis du temps à accepter ce surnom, il savait que cela démontrait l'affection d'Amara à son égard. C'était peut-être pourquoi le triton l'avait haï au début. Car ce concept d'affection lui était étranger. Même aujourd'hui, cela lui semblait étrange. Mais il s'y était fait, et l'amour qui en transparaissait signifiait bien plus pour lui que le nom en lui-même.

Et puis Amara accéléra la cadence, et Adriel ne fût plus maître de lui-même dans les instants qui suivirent. Se perdant totalement dans le plaisir et la joie, il agrippa les draps de son lit et laissa faire son amie. Du moins, un certain temps. Puis, sans crier gare, il prit le visage d'Amara entre ses mains, l'embrassa fougueusement et retourna leurs corps dans une cadence nouvelle. Il continua les mouvements d'avant en arrière, sans cesser de caresser son nombril de baisers plus ou moins avides de désir. Dans leur excès de fougue, les deux amants tombèrent au sol, dans un pêle-mêle plus ou moins harmonieux. Adriel ne put s'en empêcher : il laissa échapper un rire sincère, bien qu'il venait probablement de se briser un os du pied dont il ne connaissait pas le nom. Le concept de pieds et de jambes lui étaient encore nouveau et superflu.

Puis, avec un désir et une folie nouvelle, Adriel murmura à l'oreille d'Amara quelque chose qu'il n'aurait jamais cru dire un jour dans sa vie.

« Ça te dit qu'on continue tout ça dans le salon ? »

Oui, il venait tout bonnement d'inviter Amara à continuer leur petit moment dans le salon. Il voulait partager avec elle son coeur et son âme. Il voulait répandre leur amour sur chacune des parcelles de sa maison, pour être toujours auprès d'Amara, même si son corps lui ne l'était pas physiquement. Et puis, qui a dit que les tritons ne savaient pas s'amuser comme les humains ?

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« Je t’aime ». Ces deux petits mots résonnaient encore dans ma tête. Ils étaient si simples mais tellement chargés d’amour et d’émotion. L’entendre me dire qu’il m’aimait avait fait éclater mon cœur tel un feu d’artifice. Je ressentais dans mon ventre de légers papillonnements. Je voyais dans son regard une lueur enflammée que j’avais failli perdre à cause de mon succube. J’étais décidée à ne plus la perdre et je désirais tellement que ce moment reste gravé dans le temps, que celui-ci s’arrête et qu’il fige à tout jamais.

Nos deux corps se mouvaient dans un seul mouvement et dans un unisson tellement parfait. Ils étaient faits pour se rencontrer et pour se rapprocher de cette manière. Je l’aimais tellement… Je ne supporterai pas qu’on me le retire une seconde fois. Son corps m’appartenait tout entier et j’étais bien décidée à rattraper le temps perdu. Il était hors de question qu’une seule parcelle de son corps n’échappe à mes lèvres, avides de baiser et de tendresse.

Lorsque je vis Adriel agripper le drap de ses doigts délicats et savourai ce moment, je laissai échapper un sourire satisfait. Attends mon amour, tu n’as encore rien vu pensai-je plutôt de manière sadique. Ruth n’avait pas l’air de vouloir faire le moindre commentaire et je préférai en profiter. Pour une fois qu’elle me laissait tranquille, je n’allais pas m’en plaindre bien au contraire. Comment pouvait-on désirer un homme de cette manière ? Je désirai le consumer et l’emporter avec moi dans les méandres de l’enfer. Décidément, j’étais devenue une sacré pécheresse contrairement à ce que tout le monde pensait.

Sans crier gare, Adriel échangea nos positions et je rigolai. Enfin, il commençait à vouloir me dominer. Je commençai à croire qu’il était plutôt du genre à se laisser dompter par une femme mais j’étais flattée de voir que ce n’était pas le cas. Il prit doucement mon visage entre ses mains et m’embrassa avec une telle fougue que je fus prise de court. Il était devenu si imprévisible que cela en était devenu déroutant. Nous tombâmes par terre et je lâchai un rapide cri de surprise.
Adriel se mit à rire mais j’étais parvenue à entrain très nettement le bruit d’un craquement. Je le regardai inquiète et entrepris de le stopper pour m’assurer qu’il allait bien. Toutefois, Adriel n’en avait apparemment que faire et ne se souciait guère de sa blessure. S’il avait mal, je voulais qu’on arrête… Pas question qu’il souffre par ma faute… Il se pencha vers moi et me proposa de continuer nos ébats dans le salon.

Je fus à ce moment précis complètement prise au piège, partagée entre mon cœur et ma raison. Celle-ci me dictait d’arrêter et de le soigner tandis que mon cœur me sommait de dire oui. Je me mordis la lèvre inférieure mais ne le fit pas attendre plus longtemps. J’avais déjà pris ma décision de toute manière.

« Mais avec grand plaisir honey ! On fait la course ? » Répliquai-je un sourire joueur sur les lèvres.

Sans lui laisser le temps de me répondre, je me précipitai hors de la chambre à une vitesse surhumaine. Quoi de mieux que de ponctuer ce moment parfait avec un peu d’action ? J’avais bien l’intention d’en profiter un maximum et de m’amuser comme une gamine. Avec lui, j’avais l’impression que je pouvais être celle que j’étais sans craindre que l’on me juge par derrière. Il respectait mon être, mon âme tout entière et rien que pour cela, je lui en étais reconnaissante. Je décidai de me cacher derrière le canapé du salon et attendis sagement qu’il me retrouve. Il lui fallut quelques minutes de plus pour arriver en trombe et je réprimai un rire amusé. Je sortis légèrement la tête et patientai quelques secondes le temps qu’il tourne le dos. Avec un sourire victorieux sur les lèvres, je sortis de ma cachette et lui sautai dessus en roulant mes jambes autour de sa taille.

« Je suis là ! Tu en as mis du temps pour arriver » susurrai-je en embrassant le lobe de son oreille.

Je descendis de son dos et déposai à nouveau mes lèvres avec une telle violence et une telle passion que je le mordis légèrement. Je léchai le sang qui s’écoulait de sa lèvre et reculai mon visage. Et merde ! Qu’est-ce qui m’avait pris de le mordre ? Il allait croire que Ruth me possédait encore et il allait prendre peur. Je plongeai un regard triste dans ses yeux et attendis qu’il réagisse. S’il te plait Adriel ne me repousse pas… Ne me laisse pas et fais-moi tienne pour le restant de nos jours…

Adriel & Amara

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Adriel ne se serait jamais cru entendre dire de telles paroles. Il venait de proposer à une fille de continuer leurs petites affaires dans le salon. Lui qui préférait en temps normal éviter de mêler les autres pièces de la maison à ce genre de choses. Mais il était sûr de lui, et était prêt à franchir le pas s'il le fallait. Surtout que, les préliminaires et le reste avaient si bien commencé. Il serait dommage de tout arrêter et de se limiter à un seul endroit, n'est-ce pas ? Et Amara était la seule personne au monde à qui il voulait offrir ce privilège. Elle le comblait rien que par sa présence. Il était temps pour lui de retourner le cadeau, en s'offrant en entier tout à elle. Et cela incluait sacrifier ses vieilles habitudes.

Le triton ne remarqua pas que son amie le regardait avec inquiétude. Elle avait réussi à entendre le léger craquement qu'avais émis son orteil lors de sa chute sur le sol de parquet dur. Ce n'était, néanmoins, qu'un léger craquement. Rien de plus. Adriel n'en souffrait aucunement. Il avait même complètement oublié ce détail, trop hypnotisé par la beauté de la jeune succube. Celle-ci finit finalement par céder à la demande d'Adriel, un énorme sourire rieur sur le visage.

« Mais avec grand plaisir honey ! On fait la course ? »

Et sans même attendre la réponse du triton, elle se précipita hors de la chambre à vitesse surhumaine. Triche ! Adriel mit quelques secondes à réaliser ce qu'il venait de se passer avant de sortir de la chambre en courant, et de débarquer dans le salon en trombe, un sourire sur les lèvres. Cherchant Amara partout, il ne fit pas attention à chercher derrière le canapé, et se retrouva très vite avec la succube sur le dos, ses jambes autour de sa taille. Pour lui, ce n'était qu'un poids plume. Aussi légère que les vagues.

« Je suis là ! Tu en as mis du temps pour arriver. »

Le souffle chaud de son amie sur son oreille lui envoya des frissons légers dans le dos.

« En même temps, tu as triché. Ce n'est pas du jeu ! »

Une moue légère se dessina sur ses lèvres, alors qu'Amara regagnait le sol. Elle l'embrassa alors avec une violence et une passion si intenses qu'elle le mordit dans son ardeur. Elle s'empressa de lécher les quelques gouttes de sang qui s'écoulaient de ses lèvres avant de reculer, l'air honteux et apeuré sur le visage. Il fronça les sourcils quelques secondes, puis se ravisa en voyant ses yeux si beaux et tristes. Il ne voulait pas la blesser encore, même s'il craignait d'éveiller Ruth dans leur folle ronde sexuelle. Il savait néanmoins qu'Amara était toujours présente par l'expression que dégageait son visage et son corps. Elle était vraiment effrayée et inquiète à l'idée de l'avoir blessé. Ce fut l'unique excuse dont il avait besoin pour la déposer sur le canapé, et la dévorer du regard. Il l'embrassa, avec moins de fougue qu'auparavant, bien que la passion fusse toujours présente.

Et soudain, une douleur fulgurante le paralysa à la jambe, alors qu'une sensation étrange de sécheresse s'imposait dans sa gorge. L'eau le rappelait à elle. Il avait passé beaucoup trop de temps sur terre, et son corps commençait à en ressentir les effets. Il n'avait pas vu le temps passer dans son excitation. Et il venait de tout foutre en l'air par sa négligence.

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« Le malheur a été mon dieu. Je me suis allongé dans la boue. Je me suis séché à l'air du crime. Et j'ai joué de bons tours à la folie. » ► RIMBAUD

« En même temps, tu as triché. Ce n'est pas du jeu ! »

Je rigolai tandis que je descendis rapidement de son dos. C’était justement ce que j’appréciais chez Adriel, je pouvais me permettre de le taquiner de cette façon et de rire sans me soucier qu’il le prenne mal ou non. Adriel était plutôt du genre taquin et joueur de par sa nature de triton et j’aimais ça. Il avait cette façon désinvolte d’accepter les choses comme elles venaient et il n’était pas vraiment du genre à se prendre la tête. Être tombée amoureuse d’un être presque aussi parfait était la meilleure chose qui me soit arrivé dans ma vie. Elle avait été tellement chamboulée par la mort de ma mère et par l’abandon de ma mère que j’avais trouvé un certain réconfort et bien-être auprès de lui. Je me sentais en sécurité avec elle et je désirais me réfugier dans ces bras pour le restant de mes jours.

« Je n’ai jamais dit que je respecterai les règles Adriel » rétorquai-je un sourire sadique sur les lèvres.

J’avais passé mes deux bras autour de son cou et m’étais penchée vers lui pour y déposer un long baiser sensuel et violent. Beaucoup trop violent. Lorsque je ressentis le gout devenu très agréable du sang dans ma bouche, je m’étais reculée, légèrement chamboulée et horrifiée. La soif de sang d’un succube était plus omniprésente que celle d’un vampire, c’était ce dont j’avais l’impression. Plus les jours passaient et plus je la ressentais en moi. C’était comme si elle prenait progressivement ma place et que je m’effaçais sans pouvoir rien y changer. J’avais relevé la tête et avait tenté de m’excuser auprès de lui. Faites qu’il ne me laisse pas encore une fois avais-je prié en croisant les doigts.

Je ressentis un vif soulagement lorsqu’il me poussa doucement vers le canapé en mêlant une fois de plus ses lèvres si douces et si délicieuses aux miennes. Je laissai échapper un sourire et continuai de l’embrasser jusqu’à ce qu’un évènement complètement inattendu survint. Je sentis qu’Adriel s’était retenu et que quelque chose clochait. Je rouvris les yeux rapidement et fus déboussolée en constatant les traits de douleur qui pouvaient se lire sur son visage. L’inquiétude réapparut naturellement sur mon visage et je m’écartais de lui, pensant tout d’abord que j’en étais la cause. Lui avais-je fait mal quelque part ? L’avais-je mordu sans même m’en rendre compte ? Perdue dans toutes ces questions, mon œil droit fut attiré par un détail non négligeable : Adriel se tenait la jambe et il transpirait. Etais-ce dû au fait qu’il était un triton et qu’il était sur la terre ferme ? Les morceaux du puzzle s’assemblèrent en quelques secondes et je compris sur le coup.

« Adriel ? Qu’est-ce qui se passe ? Tu vas bien ? Adri… Non… C’est l’eau c’est ça ? Tu dois aller dans l’eau ? » Demandai-je légèrement paniquée et perdue.

C’était la première fois que j’assistais à ce genre de choses et je devais bien avouer que je n’avais aucune idée de la marche à suivre. Adriel me fit signe de la tête pour confirmer mes dires et je continuai de le fixer sans trop savoir quoi faire. Son corps réclamait de l’eau et je ne connaissais qu’un seul endroit assez proche de sa maison où il pourrait y accéder assez rapidement.

« Bon Didi, monte sur mon dos ! Dépêche-toi ! Et ne pense pas à ta virilité parce qu’elle va sûrement en prendre un sacré coup rajoutai-je en riant doucement.

Je n’attendis pas sa réaction et lui tournai le dos pour qu’il vienne s’agripper à mes épaules. Je le réceptionnais avec délicatesse et attendis qu’il soit bien positionné avant de m’élancer à toute vitesse hors de sa maison, direction la mer. Malgré la douleur qui le lançait de part et d’autre de sa jambe, Didi restait éveillé pour pouvoir me donner la bonne direction. Bien évidemment, j’avais oublié de mentionner que je n’étais pas très forte dans les jeux d’orientation.

Deux minutes plus tard, nous étions enfin à proximité de la mer. Je jetai un rapide coup d’œil dans les alentours et fut soulagée de constater que nous étions seuls. Je me rapprochai des vagues et m’élançai vers celles-ci en le déposant par terre. Je vis un large sourire se dessiner sur son visage au fur et à mesure que l’eau pénétrait la moindre parcelle de sa peau. Je m’effondrai par terre, légèrement fatiguée pour avoir fait un si grand effort. Je laissai les vagues caresser mon dos et mes cheveux et ressentis un picotement au niveau de la gorge. Non… Je portais ma main vers celle-ci et fis une grimace. Décidément, aujourd’hui n’était pas le bon jour. J’étais actuellement en manque d’énergie et si je ne satisfaisais pas mon succube dans les minutes qui suivent, je pouvais dire adieu à mon libre-arbitre. Toutefois, il était hors de question que je lui en parle et surtout il m’était impossible de l’embrasser pour l’instant parce que au moindre contact au niveau de ses lèvres, Ruth en profiterait pour lui voler son énergie vitale et je ne voulais pas que cela arrive.

« Ouf ! On a eu chaud » m’exclamai-je en m’allongeant sur le dos et en regardant le ciel. Il fallait vraiment que j’apprenne à calmer ses pulsions démoniaques si je voulais que mon… Que mon… Que mon très cher ami ne devienne pas mon futur repas….

Adriel & Amara

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"I could spend my life in this sweet surrender
I could stay lost in this moment forever
Every moment spent with you is a moment I treasure."

L’eau. Un élément essentiel et indispensable à toute vie sur Terre. L’on ne pouvait sans passer, sans crainte de mourir. Personne ne dérogeait à la règle, pas même les Hommes. Pour le peuple sirène, néanmoins, ce besoin d’eau différait en beaucoup de points. Indispensable à leur survie et à leur propre existence, les en priver reviendrait à couper les quatre membres à un humain. Créatures marines et aquatiques, l’eau résumait et dirigeait chaque minute de leur vie. Ils la respectaient, tout comme elle leur permettait de vivre, cachés et dissimulés aux yeux de ceux vivant sur la terre ferme. Elle leur offrait tout ce dont ils avaient besoin, sans fioritures. Et ça leur était amplement suffisant.

Mais l'eau pouvait également se révéler traître. Les sirènes et tritons n'étaient pas faits pour vivre sur terre, qu'ils le veuillent ou non. Tôt ou tard, l'eau les rappelait à elle, plus ou moins violemment. Et Adriel ne le savait que trop bien. Ce n'était, certes, pas la première fois où le temps lui avait échappé, et où il avait du se précipiter vers le point d'eau le plus proche pour combler ce besoin d'eau que réclamait son corps. Mais plus il oubliait, plus les douleurs s'intensifiaient, comme si la mer le punissait de sa négligence envers sa propre nature. Il n'était pas fait pour marcher, mais bien pour nager.

« Adriel ? Qu’est-ce qui se passe ? Tu vas bien ? Adri… Non… C’est l’eau c’est ça ? Tu dois aller dans l’eau ? »

Adriel hocha faiblement de la tête, incapable de prononcer le moindre mot à cause de sa gorge sèche. Se tenant toujours la jambe et transpirant à grosses gouttes, la douleur empirait au fur et à mesures que les minutes passaient, signe que son besoin d'eau devenait critique. Il se serait presque giflé pour sa stupidité. Et en outre, son ego venait d'en prendre un coup. Adriel n'était pas invincible, certes, mais il ne voulait pas paraître aussi faible devant Amara, l'amour de sa vie. Pour qui allait-elle le prendre désormais ?

« Bon Didi, monte sur mon dos ! Dépêche-toi ! Et ne pense pas à ta virilité parce qu’elle va sûrement en prendre un sacré coup. »

Il ne put s'empêcher de grogner quelque peu, malgré sa condition des plus précaires. Sa virilité allait en prendre un coup, pour sûr. Et il n'était pas vraiment certain de le vouloir. Mais bon, ce n'est pas comme s'il avait le choix face à la situation. Et puis, il n'avait pas vraiment la force de protester. Avec difficulté et résignation, Adriel grimpa sur le dos d'Amara, en enroulant ses jambes toujours douloureuses autour de la taille de son amie. Il aurait rit tant la situation était grotesque, si la douleur ne le paralysait pas de part en part. Et il dût résister comme un forcené pour ne pas tomber et s'effondrer sur le sol, tandis qu'Amara fonçait hors de chez lui pour se diriger vers un endroits plus enclin pour sa condition de triton.

« Prends à gauche, juste après cette maison en face, et ça devrait être bon. »

Ils auraient toujours pu prendre la grotte passant sous sa maison, mais Adriel n'avait vraiment pas envie de noyer Amara ou même de la laisser seule, déjà qu'il l'avait littéralement laissée en plan en plein acte.

Il leur fallut deux minutes pour arriver à destination, et Adriel remercia tous les Dieux marins qu'ils connaissaient pour leur clémence, tant la douleur menaçait de le clouer sur place et de le faire hurler. La sensation des vagues et de l'eau sur son corps fut la plus agréable de toute sa vie. Ses jambes disparurent pour faire place à une magnifique nageoire aux reflets dorés, tandis que la douleur diminuait. Un énorme sourire prit place sur son visage.

« Ouf ! On a eu chaud. » - « C'est peu de le dire. Encore désolé pour tout ça Amara. J'aurais vraiment du faire attention à l'heure... »

Il se rapprocha d'elle. La pluie avait cessé, bien que le soleil se voulait toujours timide. Mais même sous ce ciel gris et morose, Amara resplendissait. Et ce n'était pas à cause du succube en elle. Non, elle était belle, que ce soit physiquement que moralement. Sans elle, il aurait pu y passer. Il s'allongea à ses côtés et laissa les vagues caresser sa peau et ses écailles quand une idée plus étrange encore lui passa par la tête.

« Dis-moi, je sais que c'est plutôt déplacé de proposer ça, surtout maintenant mais je me demandais... ça te dirait qu'on continue tout ça... dans l'eau ? »

Les sirènes ne proposaient jamais, ô grand jamais, de faire la chose dans l'eau en compagnie d'un humain. C'était un acte sacré, et la plupart préférait faire ça sur terre. Les sirènes se reproduisaient sous l'eau uniquement avec d'autres sirènes. Par coutume, principalement, et pudeur également. Mais aussi pour entretenir le mythe autour de leur mode de reproduction, suscitant pas mal de questions et d'intérêt chez leur voisin les Hommes. Adriel était prêt à sacrifier cet éthique pour Amara, par amour. Mais aussi, par envie de partager avec elle sa culture et ses origines. Et il espérait qu'elle ne serait pas déçu.

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« Le malheur a été mon dieu. Je me suis allongé dans la boue. Je me suis séché à l'air du crime. Et j'ai joué de bons tours à la folie. » ► RIMBAUD

Qui aurait pu penser qu’une telle chose allait se produire à un moment pareil ? C’est vrai quoi ! Pourquoi avait-il fallu que son besoin d’être au contact de l’eau se manifeste pile au moment où le jeu devenait vraiment intéressant. Je devais être maudite ou quelque chose dans ce genre-là. Oui ça devait être ça… Quelque chose ou quelqu’un m’en voulait sérieusement et il me le faisait payer maintenant. Où là Amara tu commences vraiment à divaguer ! C’est mauvais pensais-je légèrement inquiète tandis que je transportai Adriel de toute urgence jusqu’au prochain cours d’eau.

« Prends à gauche, juste après cette maison en face, et ça devrait être bon » m’avait-il ordonné d’une voix tremblotante.

Je m’étais mordue la lèvre inférieure et avait accéléré la course. Le voir dans cet état me serrait le cœur et je priai pour qu’on y arrive le plus tôt possible. Voir Adriel dans une telle souffrance me rendait triste et terriblement déboussolée. Sûrement parce que c’était la première fois que je le voyais autant peiner.

Lorsque nous y arrivâmes enfin, je pus remarquer que l’angoisse avait laissé place au soulagement sous son doux visage d’ange et je souris. Je le déposai délicatement dans l’eau et le laissai faire ce qu’il avait à faire. Je m’étais allongée à mon tour, regardant avec difficulté le soleil. Pourquoi est-ce que mes yeux étaient irrités ? Pourquoi avais-je soudainement mal à la gorge ?

« C'est peu de le dire. Encore désolé pour tout ça Amara. J'aurais vraiment du faire attention à l'heure... » M’avait-il dit tandis qu’il s’était rapproché vers moi.

J’observais avec admiration que ses jambes avaient laissé place à une belle paire de nageoire. C’était bien la première fois que je voyais ça de mes propres yeux et je pouvais vous jurer que c’était magnifique à voir. Mes yeux étaient obnubilés par sa beauté devenue si frappante et si éblouissante. Je m’étais avancée vers lui, mes yeux plongés dans les siens.

« Ne t’en fais pas, ce n’est rien ! J’ai juste été surprise on va dire vu que c’est la première fois que j’assiste à ça. Mais en même temps, ça m’a aussi permis de te voir enfin sous ta forme de triton et je dois t’avouer que tu es magnifique… » Rajoutai-je en caressant sa joue de ma main droite tandis que la main gauche jouait avec ses cheveux.

Je venais de voir finalement Adriel en sirène et j’étais évidemment loin d’être dessus. Ses nageoires étaient resplendissantes et je fus prise par l’envie de les toucher mais je m’en abstins. Je connaissais quelques traditions sur les sirènes et je savais pertinemment qu’il en avait déjà brisé plus d’unes pour ma personne. Pas question donc qu’il continue, je m’en voudrais trop.

« Dis-moi, je sais que c'est plutôt déplacé de proposer ça, surtout maintenant mais je me demandais... ça te dirait qu'on continue tout ça... dans l'eau ? »

Mon cœur dut sûrement s’arrêter de battre pile à ce moment-là. Adriel venait-il de me proposer de continuer notre petit jeu sous l’eau et sous sa forme de sirène ? Mais étais-ce réellement possible ? Enfin, il était vrai que s’il existait des bébés sirènes c’était forcément parce qu’ils s’accouplaient mais je n’avais jamais entendu parler de le faire sous l’eau ! J’étais légèrement perdue et le regardais un peu prise au dépourvu.

« Que l’on… quoi ? Attends tu veux que tu veux le faire sous l’eau ? Euh bah évidemment que j’aimerais bien tenter mais euh… »

Rooh pourquoi est-ce que je n’osai pas lui dire que je ne savais absolument pas comment il fallait procéder ? Ses nageoires redevenaient-elles des jambes, juste pour l’acte ? Trop de questions se bousculaient dans ma tête et j’allais rajouter quelque chose lorsqu’une douleur aiguë survint, localisée une fois de plus dans ma gorge. Je connaissais parfaitement cette désagréable sensation mais je m’étais convaincue que ce n’était pas ça et que ça devait être sûrement autre chose. Je faisais évidemment fausse-route et elle me rattrapait au mauvais moment. Comme par hasard… Je le savais, j’étais maudite nom de Dieu… La faim et le manque d’énergie se faisait ressentir et il fallait automatiquement que je me nourrisse si je ne voulais pas que mon alter-égo débarque d’une minute à l’autre.

Je reculai de quelques pas et chutai sans m’en rendre compte. Mes fesses retombèrent sur le sable dur et je baissai la tête. Je ne pouvais évidemment pas lui demander de m’aider. Il avait suffisamment souffert et c’était justement pour cette raison qu’il avait décidé de rompre avec moi. Non… Il m’était impensable de le perdre maintenant. Et pourtant je n’avais pas trente-six mille solutions à portée de main. Soit je me nourrissais de lui, étant encore conscience, soit Ruth prenait ma place et le tuait sur place.

« Adriel… Je… Recule ! Vas-t-en ! Il faut que je… »

Je n’arrivais même pas à terminer mes phrases. Génial ! Décidément, ce n’était pas aujourd’hui qu’on pourrait enfin célébrer nos retrouvailles lors de nos ébats. Moi déçue ? A peine… Mes yeux se relevèrent automatiquement vers lui tandis qu’ils prirent une teinte rouge-orangée. En fait, ce n’était pas ses yeux que je regardai avec insistance mais bel et bien son cou. Je tendis la main dans sa direction et en quelque secondes, je me rapprochai vers lui et sortis les crocs. J’allais les planter dans sa carotide lorsque je pus entrevoir une lueur de panique dans son regard. Je m’arrêtai aussitôt et les rétractai. Je ne savais plus quoi faire… Je fis volte-face et commençai à regagner la surface. Loin j’étais par rapport à lui et mieux il se porterait.

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Il n'y avait pas à dire, Adriel était quand même bien plus heureux dans l'eau que sur terre. Le seul inconvénient est que la plupart de ses amis, eux, ne pouvaient pas vraiment quitter la terre ferme sans risque d'asphyxie et de noyade. Voilà pourquoi il tenait absolument à conserver des amis de sa condition pour pouvoir profiter des joies de l'océan et des vagues sans avoir à rester à la surface. On s'amusait quand même bien plus dans les profondeurs de l'eau. Adriel adorait sa nature de triton, ne vous méprenez pas. Néanmoins, en cet instant précis, il aurait préféré que l'eau ne le rappelle à elle de si tôt. Il avait voulu croire que lui échapper était possible, mais elle avait été plus forte. Même sous forme humaine, Adriel ne pouvait mentir ou cacher sa nature. Son besoin constant d'eau et les écailles sur ses jambes en étaient la preuve formelle. Il était fait pour vivre dans l'eau, pas sur terre. La nature lui avait fait don de jambes une fois hors de l'eau, mais ce cadeau pouvait également très vite se révéler empoisonné si jamais on en abusait trop longtemps. Comme aujourd'hui.

Adriel fronça les sourcils et se mordit les lèvres. Il s'en voulait énormément d'avoir tout bonnement foiré sur toute la ligne. Pile au moment où les choses devenaient intéressantes qui plus est. Comme si la nature se jouait de lui pour sa stupidité et naïveté. Il n'avait qu'une envie : se noyer. Sauf que cela aussi lui était refusé.

« Ne t’en fais pas, ce n’est rien ! J’ai juste été surprise on va dire vu que c’est la première fois que j’assiste à ça. Mais en même temps, ça m’a aussi permis de te voir enfin sous ta forme de triton et je dois t’avouer que tu es magnifique… »

Adriel se surprit à rougir. Ce n'était pas la première fois. Mais il n'avait toujours pas l'habitude. En tant que triton, on lui avait appris à cacher ses sentiments, à toujours avoir ce visage impassible que les joueurs de poker semble tant affectionner. Mais depuis son arrivée à Moonlight Falls, toutes ses habitudes semblaient avoir changé, et il ignorait encore si cette situation lui plaisait ou non.

« Oh euh, merci... c'est vraiment gênant pour moi que tu me voies ainsi... »

Pas parce qu'il la considérait indigne de le voir ainsi. Oh non. C'était de la pure pudeur. Appelez ça pudeur des sirènes ou pure pudeur d'Adriel, il n'empêche que montrer sa véritable forme à une personne étrangère à votre cercle de sirènes, c'était quand même des plus gênants. Bien plus intime que d'offrir son corps ou sa virginité. Mais Adriel était prêt à tout sacrifier pour Amara. Il la savait digne d'un tel partage et d'une telle vue. Il lui adressa un sourire sincère, et l'on pouvait lire dans ses yeux tout l'amour qu'il lui portait.

« Mais je suis très honoré de pouvoir enfin te montrer ma véritable nature. »

Adriel appréciait plus que tout le contact des doigts d'Amara dans ses cheveux, et aurait souhaité que cet instant dure pendant des siècles tant il l'aimait. Le triton voyait bien qu'Amara résistait à l'envie de toucher sa nageoire et ses écailles. Il laissa échapper un petit rire. Il était prêt à sacrifier une énième règle propre à son peuple, mais il s'en moquait. Personne n'était là pour lui faire la morale dans tous les cas.

« Tu peux les toucher, si tu veux. Elles ne vont pas te mordre. »

Dans un autre contexte, cette phrase aurait pu paraître tout à fait déplacée. Mais au vu des acrobaties gymnastiques auxquelles les deux amants s'étaient adonnés quelques minutes plus tôt, on ne va pas lui en vouloir d'avoir les pensées encore embrouillées. D'où sa proposition plutôt déplacé et incongrue.

« Dis-moi, je sais que c'est plutôt déplacé de proposer ça, surtout maintenant mais je me demandais... ça te dirait qu'on continue tout ça... dans l'eau ? » - « Que l’on… quoi ? Attends tu veux que tu veux le faire sous l’eau ? Euh bah évidemment que j’aimerais bien tenter mais euh… »

A en croire la réaction d'Amara, elle non plus ne s'attendait décidément à une telle proposition. Et elle ne semblait pas à l'aise avec ce fait. Après tout, elle n'avait jamais pratiqué la chose dans l'eau. Au contraire d'Adriel. Mais lui aussi avait du s’accommoder à le faire dans un lit. Il était persuadé qu'elle y parviendrait et, avec un peu de chance, y prendrait goût.

Quand, soudain, le destin fit de nouveau des siennes. Amara tenta de se lever en catastrophe pour retomber sur le sable, et se prit la tête dans les mains. Quelque chose clochait et Adriel ignorait quoi. « Adriel… Je… Recule ! Vas-t-en ! Il faut que je… » Amara n'eut pas besoin d'en dire plus qu'Adrie comprit sur le champ. Son regard s'obscurcit quelque peu, comme anxieux à l'idée de voir débarquer l'alter-ego diabolique de la jeune humaine. Il n'était vraiment pas prêt à la revoir de sitôt. Amara s'apprêtait à planter ses crocs dans la gorge du triton quand celle-ci s'arrêta net, comme un chaton se sentant coupable d'avoir fait une bêtise. Elle baissa les yeux et s'éloigna d'Adriel, dans sa hâte de vouloir le protéger. De Ruth, mais aussi d'elle-même.

Adriel n'eut pas besoin de se faire prier et en moins de temps qu'il le faut pour dire bonjour, celui-ci était de nouveau sur ses jambes, encore chancelantes, et se précipitait à sa suite. Ils se retrouvaient tous les deux dans la même position que quelques heures plus tôt. C'est fou, comme l'histoire se répète parfois.

« Amara, attends ! Ne pars pas s'il te plaît. Tu peux boire mon sang, si ça peut te soulager. J'ai confiance en toi. Je sais que tu ne me feras pas de mal. »

Une telle confiance pouvait se révéler une véritable cécité et une naïveté idiote aux yeux des autres. Mais Adriel savait au plus profond de son coeur et de son âme qu'il pouvait compter sur Amara. Il se rapprocha d'elle, et lui prit la main.

Ruth ne gagnerait pas. Pas cette fois.

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« Le malheur a été mon dieu. Je me suis allongé dans la boue. Je me suis séché à l'air du crime. Et j'ai joué de bons tours à la folie. » ► RIMBAUD

Je voyais bien qu’Adriel était confus et gêné par la situation. Remarquant le froncement de ses sourcils, je me doutais qu’il s’en veuille et qu’il pense que tout cela était de sa faute. Hors ce n’était pas le cas. Il était un triton et il ne pouvait pas le changer. De plus, je le connaissais très bien et je savais qu’il aimait sa nature. Il aimait l’eau et l’océan. L’eau l’avait rappelé à elle, c’était dans l’ordre naturel des choses. En réalité, c’était moi qui étais fautive dans l’histoire. C’était moi et moi seul qui l’avait contraint à rester sur terre pendant une trop longue durée. J’avais surestimé ses capacités à pouvoir rester un humain. J’avais fait une erreur mais je me promis que plus jamais cela ne se reproduirait.

« Oh euh, merci... c'est vraiment gênant pour moi que tu me voies ainsi... Mais je suis très honoré de pouvoir enfin te montrer ma véritable nature. » « C’est vrai que c’est la première fois que je te voie sous ta forme de triton ! Je suis contente de l’avoir vu Didi même si ce n’était pas forcément dans les bonnes conditions lâchai-je en rigolant.

J’avais pu remarquer tout un mélange de sentiments traversé les yeux de mon triton adoré. Au début cela ressemblait plus à de la honte puis c’était comme un sentiment de fierté. Il me faisait confiance et je n’étais pas sûr de mesurer complètement la gravité de son acte. Si je me souvenais bien, peu de personnes avaient eu l’occasion de voir les créatures maritimes sous leur forme originelle et je me doutais bien que j’avais eu le droit à un privilège. J’espérai seulement qu’il ne serait pas puni ou châtié pour ce qu’il venait de faire. Je m’en voudrais et je ne serais même plus capable de le regarder en face. Encore une fois, j’étais celle qui faisait souffrir ceux que j’aimais le plus. Ruth n’avait même pas besoin d’entrer en jeu pour le faire, je me débrouillai très bien toute seule. C’était peut-être pour cette raison qu’elle m’avait choisi…

« Tu peux les toucher, si tu veux. Elles ne vont pas te mordre » me proposa-il en éclatant de rire.

Je levai les yeux vers lui et lui lançai un sourire innocent. Il était d’accord pour que je les touche alors pourquoi n’arrivais-je pas à m’avancer pour le faire ? Peut-être parce que ma conscience me l’interdisait. J’avais l’impression de profaner une nouvelle fois quelque chose de sacré. Bordel, à cette allure-là, j’allais fini en Enfer pour tous les péchés que je perpétuai. Et le pire que j’envisageai était qu’Adriel me rejoigne.

« Tu es sûr ? Je peux ? Euh… d’accord alors… réussis-je à articuler en tendant timidement la main vers ses écailles.

Je pris une inspiration et lorsqu’enfin mes doigts sentirent une sensation toute nouvelle, je souris. Visuellement, on aurait pu croire qu’elles étaient crochues ou piquantes mais elles étaient en réalité toutes douces. Incroyable ! Je continuai de les caresser, en essayant d’y aller le plus doucement possible. Je remontai lentement ma main jusqu’à sa taille et y déposai un baiser sur son nombril. Cette nouvelle expérience était des plus déconcertantes mais tellement excitante !

Parfois je me dis que plus le temps passe et plus j’entendais des choses de plus en plus loufoques et dingues. Adriel venait à l’instant-même de me proposer de continuer ce que nous étions en train d’entreprendre avant que l’eau ne le rappelle. J’étais légèrement estomaquée mais j’avais vite repris mes esprits. J’allais rajouter que finalement je voulais bien tenter l’expérience lorsqu’une douleur aigue était apparue au creux de ma gorge. Je savais parfaitement de quoi il en était question. Comme par hasard, il avait fallu que ça tombe à ce moment-là. Je n’avais décidément pas de chance aujourd’hui. Toutefois, il était hors de question que je reste proche de lui tant que je ne serais pas rassasiée. C’était beaucoup trop dangereux et il était inconcevable que je prenne le risque de le blesser à nouveau. Ce fut pour cette raison que j’avais décidé de revenir vers la plage et de mettre un maximum de distance entre nous.

« Amara, attends ! Ne pars pas s'il te plaît. Tu peux boire mon sang, si ça peut te soulager. J'ai confiance en toi. Je sais que tu ne me feras pas de mal. »

Je me stoppai net. Etais-ce moi où Adriel venait à l’instant même de me proposer de boire son sang ? Pourquoi faisait-il alors qu’il savait parfaitement qu’il n’aimait pas ça. Il s’était rapproché et avait pris ma main sans que je m’en aperçoive. Normalement, j’aurais dû rouspéter et lui faire comprendre qu’il n’était pas obligé de faire ça. Mais c’était maintenant une question de temps et malheureusement, nous n’en avions pas.

Je déposai un regard doux dans ces yeux et amenai son poignet vers mes crocs.

« Regarde-moi s’il te plait Adriel… » Demandai-je tandis qu’avec la plus extrême douceur, je le mordais.

Mes veines se gorgèrent et devinrent noirs. Son sang était vraiment un pur délice. Je me serais bien frappée la tête pour avoir eu une idée pareille ! Je décidai de n’en prendre que le minimum. Ruth se contenterait de ça et tant pis pour elle. Je reculai et essuyai ma bouche en vérifiant qu’il aille bien.

« Comment tu te sens ? Tu veux rentrer ? Tu veux peut-être que je te porte ? » le questionnai-je l’air inquiet. Je préférai rester un peu à l’écart au cas où. Après tout, c’était à cause de ça qu’il avait rompu avec moi alors du coup, je ne savais pas trop où me mettre et surtout quoi penser…
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