Moonlight falls… Quel bled.
Je vous jure, je n'ai jamais vu un bar aussi vide en pleine journée. Et je ne parle pas d'un bar peu fréquenté, non non je parle bien d'un bar complètement VIDE. À part le barman et un serveur, j'étais le seul à attendre, assis à une table avec une tasse de café brûlant, que la jeune demoiselle se décide à pointer le bout de son nez. Je dois avouer que je n'ai pas vraiment mon mot à dire, je ne suis pas non plus quelqu'un de très ponctuel, loin de là. La plupart du temps j'ai facilement du retard. Il m'est déjà arriver de laisser patienter un de mes rendez-vous pendant bien… une petite heure. Évidement, elle ne m'a jamais rappelé.. Pas étonnant me direz-vous, je suis bien d'accord. Je ne pouvais pas lui en vouloir, enfin le problème n'est pas là. Je ne suis peut-être pas ponctuel mais j'attends des autres qu'ils le soient avec moi. Oui je sais : faite ce que je dis et pas ce que je fais.

Il n'empêche que la jeune fille sait se faire attendre… Bon sang, elle a bien vingt bonne minute de retard… Je te jure, pour son premier jour elle va comprendre sa douleur. Je suis gentil mais en tant que patron je peux être une vrai saloperie. J'hésite à partir mais en même temps, je n'ai pas grand chose d'autre à faire aujourd'hui… Alors me voilà dans ce bar, à attendre que mon "assistante" se décide à pointer le bout de son nez. Je fais signe au barman et sors pour me fumer une clope. Je sais, je sais, c'est pas bien. Mais c'est un peu mon pêché mignon : de temps en temps je m'en grille une. J'expire avec un certain plaisir la fumée, profitant du goût épicé du tabac. Café-clope c'est vraiment un pur bonheur. Y'a vraiment rien de mieux au petit matin.

Je retourne me mettre au chaud, réchauffant mes mains à l'aide du café encore brûlant. Bon sang ce truc va jamais refroidir ? Je repousse la tasse quelque peu excédé : si elle n'était pas à croquer, je jure que je me serais déjà barré. Et depuis longtemps. C'est alors que la porte du bar s'ouvre, et que je vois la jeune Amara entrer avec grâce dans l'établissment. Je lui adresse un sourire ravageur, un de ceux qui fait fondre toute les demoiselles, et la salue :

"Bah alors princesse, on a eu du mal à se réveiller ?"

© Nightmare sur Épicode.

Oh la question n'est pas là. Bien sûr que tu vas faire l'affaire. C'est loin d'être mon genre de refouler une jeune fille, même si elle est en retard. Et puis rendez-vous compte, elle va me filer comme mon ombre quasiment tout les jours. Qui d'autre peut se vanter de ça ? Je la détaille rapidement de la tête aux pieds : mignonne, soignée et bien fringuée. Tout ce que j'aime, même niveau maquillage elle reste sobre, juste ce qu'il faut pour mettre en valeur ses yeux. Hum… mon cher André' je crois que tu viens de te dégotter une assistante de premier choix. Manquerait plus qu'elle est quelques connaissances sur la ville et là mon gars je crois que tu tiens ton reportage. Finalement la journée ne s'annonce pas si mauvaise que prévue…

En plus si sa seule exigence c'est que je ne lui donne pas de petits surnoms, je pense que je peux faire avec. Mais qu'est-ce que je raconte ? C'est moi qui conduit ma belle, alors si j'ai envie de t'appeler Princesse je le fais. Parce que c'est moi le patron ici bas. Je ne sais pas si tu te rends compte, mais tu viens de me vendre ton âme mon chou. Et je vais pas me gêner pour, un te le rappeler et deux utiliser abusivement ce privilège. Mais n'aie crainte, je serais quand même un bon professeur. J'ai beau déconner en permanence et avoir l'air de ne rien prendre au sérieux, mon boulot c'est bien le seul truc avec lequel je rigole pas. Alors avec moi tu vas apprendre tout ce qu'il te faut pour être un bon journaliste. Un vrai. Faut arrêter de se la jouer vieille école, j'ai ma méthode et elle a fait ses preuves. Alors au Diable les institutions et les codes. Je finis mon café, plonge mes yeux dans les siens et je lui annonce la couleur :

"Autant être franc avec toi : Que t'aime pas les surnoms que je te donne, je m'en tape. Surtout si t'arrive en retard régulièrement. Je suis gentil comme gars mais en tant que patron je peux être une vraie plaie alors si t'as pas le coeur accroché je te conseille de prendre la porte tout de suite. Je préfère être honnête avec toi, si t'arrive pas à suivre mon rythme et à me supporter c'est que t'es pas faite pour être journaliste."

Ouais c'est peut-être un peu dur pour un premier jour mais je déteste créer de faux espoirs chez les gens, je préfère leurs dire la vérité plutôt que de les laisser se prendre une bonne grosse claque de la part de l'univers. Je préfère qu'il m'en veuillent plutôt qu'ils se lamentent sur leur sorts et qu'ils perdent leur temps. Le premier qui me sort la moindre remarque sur le fait que je suis quelqu'un de bien, je jure que lui casse le nez. Vous voilà prévenus. Bon pour ce qui est de la belle Amara je pense que tout est dit, alors il est temps de se mettre au boulot. J'ai un reportage du tonnerre à faire moi. Je fouille dans mes poches et finis par trouver de la monnaie que je laisse sur le comptoir. Je me lève, mets mes lunettes de soleil, la regarde et lui tends ma main droite :

"Alors princesse, toujours partante pour la grande aventure de ta vie ?"

Ouais je sais : théâtral à mort mon cher Andréas. Mais vous savez quoi ? J'ai toujours rêvé de faire ça.


© Nightmare sur Épicode.

Finalement je suis bien content qu'elle soit restée. Je l'aime de plus en plus cette fille, je me suis trouvé une bonne assistante. Elle a du caractère et elle se laisse pas faire, j'aime ça. Peut-être qu'au fond je vais pouvoir en faire quelque chose de cette jeune fille. Par contre elle peut définitivement s'assoir sur sa revendications à propos de son surnom, je trouve que ça lui va bien et en plus j'adore la voir se mettre en rogne pour si peu. Alors je crois que je vais l'utiliser pendant un petit moment. Nous sortons tout les deux du café, bon par contre j'espère qu'elle va être plus ponctuelle, parce que sinon ça va pas le faire. Bon par contre la demoiselle soulevait un point important : maintenant qu'elle était mon assistante il fallait que je lui trouve du boulot… Ah j'aurais peut-être du songer à cela avant de l'engager… Andréas sur ce coup là t'assure pas trop mon pote. Faut vite que je nous trouve quelque chose à faire, vite, vite… Oh je sais ! Je me retourne vers elle :

"Aujourd'hui on va faire un tour dans le bureau du Shérif, j'espère que t'as pas peur d'enfreindre les lois Princesse ?"

De toute façon même si elle n'a pas envie, je ne lui laisse pas vraiment le choix. Parce que les archives c'est bien mais c'est chiant. Le meilleur endroit pour trouver des ragots bien croustillant c'est bien dans les dossiers de la police. La moindre infraction de chaque personne de cette ville y est recensé, alors si vous voulez avoir un moyen de pression sur quelqu'un, je vous conseille d'aller mettre le nez dans son casier. Bien sûr l'opération n'est pas sans risque, vu que c'est un poil illégal, mais il suffit de ne pas se faire attraper. Enfin je dis ça, mais il m'est arrivé de me faire attraper, et dans ces cas là un conseil : courez et vite. Je l'entends déjà me dire que ce n'est pas bien et qu'on risque gros si on se fait attraper mais je fais comme si je n'entendais rien et je me dirige les mains dans les poches vers le commissariat. C'est en détente que je passe la porte du bâtiment, j'adresse un sourire à la standardiste et poursuit mon chemin. Faut toujours y aller en détente, surtout quand vous allez commettre un truc pas très légal. L'audace passe toujours. Je suis quelque peu rassuré de ne croiser personne dans les couloirs, au moins on ne risque pas d'être dérangé. Je finis par tomber sur la porte du bureau du Shérif. J'essaye d'entrer mais la porte est verrouillée. Parfait. Je me retourne vers Amara :

"Fais le guet pendant que j'essaye de crocheter la serrure. Si jamais quelqu'un se pointe le mot de passe c'est tarte aux pommes, compris ?"

J'espère que personne ne vas nous tomber dessus, sinon j'ai peur qu'on soit obligé de se mettre à courir. Et pour un premier jour de boulot, ça le fait pas trop.


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C'est avec un certains soulagement que j'entends le cliquetis libérateur de la serrure crochetée avec succès. Je vous jure c'est tellement jouissif de réussir à ouvrir une porte ainsi sans se faire attraper ou sans casser un crochet. Vraiment je vous conseille d'essayer. Je range rapidement mon matos et pousse délicatement la porte. Je pénètre dans le bureau du Shérif, Amara sur mes talons. D'une voix anxieuse elle me demande ce que l'on cherche. Eh bien ça ma grande c'est la question du jour. J'ai envie de lui dire, "N'importe quoi !" mais ça ne ferait pas très sérieux. Eh je suis quand même son patron, faut quand même que j'en impose un peu, sinon je vais passer pour quoi moi ? Je passe rapidement ma main dans mes cheveux, je jette un rapide coup d'oeil dans le couloir avant de refermer délicatement la porte. Je me retourne ensuite vers ma charmante assistante :

"Tu vois ces casiers ? Ils sont remplis de dossier. Chacun contient les casiers judiciaires de tous les habitants de cette ville. Tu prends les casiers de gauche et moi ceux de droite. Tu récupère le maximum d'informations sur tout le monde, alors j'espère que tu sais prendre des notes et vite."

Je sors mon fidèle carnet et ouvre le premier tiroir du casier. J'ouvre le premier dossier et commence à fouiner. Rapidement je me rends compte qu'une bonne partie de ses dossiers son vide ou alors remplis de délits mineurs : ivresse sur la voie publique, tapage nocturne et autres conneries dans le genre. C'est alors qu'un dossier attire mon attention. "Loupard". Eh bah voilà qui promet d'être intéressant, en plus le dossier semble assez épais. Je le pose sur le bureau et commence à le feuilleter : dégradations divers et variés, disparitions… Et là je ne fais que lire en diagonale, la vache il me faudrait une nuit pour le consulter en entier. Et j'ai bien peur que nous n'ayons pas assez de temps. Alors que je m'apprêtais à demander à Amara si elle trouvait quelque chose d'intéressant, voilà que j'entends des pas se rapprocher du bureau. Et merde voilà que le Shérif prends son service. Putain, toujours au bon moment celui là.

"Tarte aux pommes. "

J'espère qu'elle comprendra. Parce que si elle ne me suis pas, elle se débrouille sans moi, pas question que je me fasse pincer. C'est marche ou crève dans ces cas-là. Bon notre seule sortie c'est la porte mais si on sort par là on est cuits, mais heureusement pour nous il nous reste toujours la possibilité de sauter par la fenêtre. Ni une ni deux je cours vers celle-ci, l'ouvre en grand et regarde si y'a quelque chose pour amortir la chute. Je souris, une benne à ordure pleine de vieux cartons et papiers me tends les bras. Bouge pas ma belle, j'arrive. Je fais signe à Amara avant de passer la tête par la fenêtre. Bon faut pas que je me rate sinon je suis bon pour l'hôpital. J'inspire un grand coup… Et je me laisse tomber.

Deux secondes de chute libre total avant que les cartons ne viennent à ma rencontre. Le choc est un peu rude mais ça va je suis entier. Je profite de la décharge d'adrénaline pour m'extraire rapidement de la benne. Wow je devrais faire ça plus souvent, c'est aussi bon que de faire l'amour. Enfin presque, et puis c'est quand même un poil plus dangereux. Je me retourne alors et porte mon regard sur la fenêtre. Aucune trace de ma Princesse, mais qu'est-ce qu'elle fait ? J'espère que le Shérif ne lui est pas tombé dessus, sinon je ne donne pas cher de sa peau. Pourtant j'ai l'impression de voir une silhouette à la fenêtre, oh je parie qu'elle a peur. Classique. Seulement Princesse tu n'as pas le choix, va falloir prendre ton envole ou le Shérif va te mettre en cage.

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Jolie chute Princesse, tu mérite bien un bon point. J'entendis alors le Shérif nous ordonner de ne pas bouger. Oups ça c'est beaucoup moins drôle. Amara attrape alors ma main et se met à courir. Génial j'adore les petites courses poursuites tôt le matin, c'est toujours un truc que je trouve fun. Je finis par avoir l'habitude de me faire courser par les autorités, je ne vous raconte pas combien de fois j'ai du échapper à la police londonienne… C'est la dur loi du métier, des fois faut être un peu borderline pour avoir ce que l'on veut. Ce qui fait que j'arrive à soutenir l'allure sans trop ma fatiguer, je finis par dépasser Amara sans la lâcher pour autant. J'espère que le Shérif ne nous poursuit pas, car la ville n'est pas non plus immense. J'aperçois une petite ruelle un peu isolée, sans me poser de questions je m'y engouffre et commence à ralentir l'allure. Ouf… Je m'adosse contre un mur, le temps de reprendre ma respiration. Visiblement il ne nous avait pas suivis. Tant mieux. Amara s'adosse elle aussi contre le mur juste à côté de moi. Je la regarde un grand sourire aulx ères avant de rire. Y'avais pas vraiment de raison particulière j'étais juste… euphorique. L'adrénaline courait encore des mes veines me laissant avec la sensation que j'étais capable de tout, comme si j'étais invincible. Putain c'est quand même bon, ça faisait un moment que je n'avais pas fait ça et je dois avouer que ça me manquait presque. Presque. Je reporte alors mon attention sur mon assistante. Je lui décoche un sourire et un clin d'oeil avant de lui demander :

"Alors pas mal pour un premier jour, pas vrai Princesse ?"

Je jette un rapide coup d'oeil, histoire de voir si la voie est libre. Personne. Fantastique. Je sors mon carnet de ma poche intérieur, je feuillette rapidement ce dernier… La vache y'a tout de même de quoi faire, j'espère que la jeune demoiselle à aussi deux ou trois petits trucs. Je range mon moleskine avec de l'attraper par le bras et de la traîner hors de la ruelle. Nous faisons quelques pas, profitant du soleil lorsque subitement un inconnue nous aborde. Je me retourne et découvre avec horreur que l'inconnu n'est autre que le Shérif. Mon sang quitte instantanément mon visage. Merde. Il se présente poliment avant de nous demander de le suivre. Je pourrais lui foutre un coup et me remettre à courir mais ce serait une bien mauvaise idée. La ville est beaucoup trop petite pour que j'arrive à me le semer ou même à l'éviter. Y'a donc des fois il faut savoir déposer les armes, c'est plus sage. Il nous passe les menottes avant de nous bousculer, vas-y doucement mon pote, je suis coopératif alors soit pas trop désagréable non plus. Il nous raccompagne jusqu'au poste, là il fouille nos poches, saisit nos deux carnets de note et les mets sous clés. Voyant mon air inquiet il m'assure que tout ceci nous sera restitué à la fin de la journée. Je lui lance un regard mauvais tandis qu'il nous escorte en cellule. Avant de partir il nous détache et nous lance un "A ce soir mes apprentis Renards de la Nuit…" J'attends qu'il nous tourne le dos pour lui lâcher un "sale con" bien mérité. Bon nous voilà coincés ici pour le reste de la journée. Génial. Je regarde mon assistante, ouh elle n'a pas l'air heureuse d'être là, elle me tire une de ses têtes… J'esquisse un sourire avant de lui dire :

"Allez fait pas la tête, dis toi que c'est les risques du métier… Et puis t'as de la chance, au moins on est toujours ensemble…"

Si elle ne me colle pas une baffe dans la minute je la félicite pour son self-control parce qu'à sa place j'aurais déjà dépecé le mec qui me dirait ça.

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Ma grande c'est loin d'être la première fois que je me trouve dans cette situation. Je pourrais aisément nous sortir de là, si ce connard de Shérif ne m'avait pas confisqué mon matos mais voilà il est plus futé que ce que je pensais. Donc dans la théorie je pourrais aisément nous faire sortir d'ici mais dans la pratique j'ai bien peur que nous devions passer la journée ici. Bon y'a pire comme sort hein ! Même si ce n'est pas non plus la grosse éclate d'être enfermé dans douze mètre carré à deux. Je peux quand même comprendre qu'Amara n'apprécie pas de se retrouver ici, je comprendrais d'ailleurs qu'elle m'en veuille mais honnêtement c'était bien marrant. Mais ça je crains qu'elle ne me l'avoue jamais, tant pis. Je m'adosse au mur de la cellule, croise les bras et ferme les yeux.

"Pour ton information sache que c'est loin la première fois que je me retrouve en cellule, je pourrais nous faire sortir mais je ne crains hélas ne rien pouvoir sur ce coup là. On va devoir passer notre journée ici. Sauf si quelqu'un vient payer notre caution… Je ne sais pas quelqu'un de ta famille par exemple… Je dis ça au hasard bien sûr…"

Oui parce que de mon côté, je ne suis pas sûr que grand mon de se bousculerait pour payer la mienne, mais sait-on jamais. Seulement je ne sais pas si la jeune fille accepteras d'appeler quelqu'un de sa famille, je dois avouer que la première fois j'avais trop honte pour appeler qui que ce soit. Enfin j'avais aussi la trouille de prendre une dérouillée de la part de mon père, mais ça c'est autre chose. Je ne serais pas étonné si elle me réponds qu'elle ne peut pas, je comprendrais sans problème. Bon vu qu'on risque de passer un sacré bout de temps ici, autant trouver un moyen de passer le temps. Je me lève et vais m'assoir à côté d'elle. On dirait une gamine qui boude, oh la Princesse n'aime pas trop se faire attraper entrain de faire des bêtises. Je retiens un rire.

"Oh ça va fais pas la tête, ce n'est pas si grave après tout ! Promis demain on restera dans la légalité ! Mais si ça te gêne tant que ça d'appeler quelqu'un, je vais bien trouver une solution pour nous sortir de là. "

Enfin je dis ça mais… Honnêtement on serais dans une plus grande ville, j'arriverais à nous faire sortir sans trop de problème, ce ne sont pas les moyens qui manquent : pots de vins, coups de fils à leurs supérieurs… Mais là j'ai bien peur que ce ne soit même pas la peine d'essayer. Y'a que dans les films que les flics de province sont pourris, dans la vrai vie ils sont plutôt intègres même si il leurs arrive de passer certaines choses à leurs amis… Oh mais attends. Peut-être que le Shérif n'a pas trop envie de se fâcher avec les Morganthe… Oh mon pote je crois tu viens de trouver ta solution. Je me lève subitement, fais un clin d'oeil à Amara et lui dit :

"Regarde et apprends jeune demoiselle."

Je m'approche de la grille et siffle, dans l'espoir d'attirer l'attention du Shérif. Ce dernier arrive sans se faire prier. Il me demande ce que je veux d'un ton méprisant. Bah oui, donnez une plaque à un homme et voilà qu'il se prends pour le héros de la ville… Les hommes je vous jure… Enfin je dis ça mais je serais à sa place je pense que je ferais la même chose. Je lui fais signe d'approcher. Je lui murmure à l'oreille. Une fois ma tirade terminée, je le vois se reculer, jeter un coup d'oeil anxieux vers Amara puis bafouiller des excuses. Il s'absente quelques instants pour aller chercher nos affaires, je m'adosse à la grille et regarde Amara, un grand sourire aux lèvres.

"Alors ? Impressionnée ?"

Je déteste m'envoyer des fleurs mais quand même, ce que je suis bon des fois.

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Même si nous n'étions pas restés des plombes dans cette cellule, c'était quand même agréable de se retrouver dehors. Je ne sais si cela vous est déjà arriver de finir en taule, mais c'est loin d'être la meilleure expérience de votre vie, loin de là. C'est terriblement désagréable et angoissant que de se retrouver dans une espèce de cage, sans moyen de sortir et sans contact avec l'extérieur. J'inspire une grande bouffée d'air frais, finalement ce n'est pas une aussi mauvaise journée que ça… Amara, elle, semble aux anges. Un immense sourire est accroché à ses lèvres, eh bien si la Princesse s'amuse, tout va bien. Elle me demande alors de quel façon je nous ai fait sortir de là. Je rigole, ça ma belle c'est un secret, je ne vais pas non plus tout te révéler, sinon je perdrais une partie de mon charme tu ne pense pas ? Faut bien conserver un peu de mystère sinon on devient vite fade. Je l'attrape par l'épaule et la ramène contre moi :

"Eh bien ça ma grande, c'est mon secret. En ce qui concerne ce que l'on va faire maintenant…"

Bonne question. Très bonne question même. C'est que j'en sais foutrement rien. Je dois avouer qu'il va me falloir quelques minutes pour y réfléchir… Je pourrais bien la traîner dans un coin, histoire qu'on mettre nos nôtres en commun, mais je pensais attendre un peu avant de faire ça. La journée est à peine entamée, se serait dommage de se quitter si tôt, j'ai bien envie de passer une peu plus de temps avec mon assistante. C'est quand même franchement cool d'avoir quelqu'un qui vous suit en permanence, je vais finir par y prendre goût. Lorsque je serais de retour sur Londres faudra que j'aille emmerder mon patron jusqu'à ce qu'il accepte de m'en accorder une. Hum ça me semble être une bonne idée… Bon en attendant je ne suis pas plus avancé en ce qui concerne le reste de la journée. Va falloir que je trouve quelque chose qui assure, faut avouer que j'aime bien quand la jolie demoiselle m'appelle patron ou quand elle avoue être "un peu" impressionnée. Alors il n'est pas question de la décevoir.

"Bon sur ce coup là on va rester dans le domaine du légal, j'ai pas trop envie de revoir le Shérif avant un bon moment et je ne sais pas pourquoi mais j'ai l'impression que tu es d'accord avec moi. Alors je te propose quelque chose de légal mais de quelque peu ennuyeux. Prête ? Sûr ? Ok il est temps de faire un tour aux archives de la ville."

Oui je sais, moi même je n'aime pas ça, mais j'ai bien peur que c'est un immanquable. D'habitude les archives se trouvent dans les mairies mais exceptionnellement elles se trouvent à la bibliothèque. Va savoir pourquoi… À peine entré je me dirige direct vers la bibliothécaire et lui demande si il nous ai possible d'accéder aux archives, au début elle refuse mais à force de persuasion et de charme, la demoiselle finis par se laisser attendrir et accepte finalement de nous ouvrir les portes des archives. Fantastique. Comme quoi, avec de la volonté on arrive toujours à ses fins. Après une longue descente dans les sous-sols de la bibliothèque, nous finissons par arriver dans une petite salle sans fenêtre et poussiéreuse à souhait. Eh ben, la femme de ménage n'est pas payée pour cette partie ou quoi ? Ou alors c'est un moyen pour dissuader les gens de venir mettre leur nez dans les papiers, parce que si c'est le cas, bravo j'ai qu'une envie c'est de me tirer. La jeune femme nous dit qu'elle repassera dans une heure, sous-entendus dans une heure elle nous fout dehors. Je ne vais pas me plaindre c'est déjà pas mal. J'attends qu'elle parte avant de me retourner vers Amara :

"Eh bien ma belle, je crois que ça va se jouer entre toi, moi et les nombreux cartons qui traînent ici. Prête à remonter le temps ?"

J'attrape un dossier que je lui lance, avec délicatesse n'ayez crainte. La demoiselle le rattrape sans aucun problème, pas maladroite la gamine. Je lui adresse un rapide clin d'oeil avant de me pencher dans un dossier frappé des écussons de la ville. Et là je tique.

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Je sens les bras d'Amara s'enrouler autour de mon cou, ses longs cheveux viennent me chatouiller la joue. Elle se penche alors vers moi et me demande si j'ai trouvé quelque chose. Dire que j'ai trouvé quelque chose, se serait un sacré euphémisme. Vraiment. Je tiens devant moi, un dossier complet sur, non pas une famille, mais deux. Un putain de dossier sur les Vangould et les Loupard. J'arrive pas à y croire, alors cette histoire de rivalité, c'était pas des conneries. Jusque là, rien de bien anormal me direz vous. Je suis d'accord, mais là où ça coince c'est lorsqu'il est écrit noir sur blanc que les deux familles sont rivales à cause de leurs… nature. Je vous jure que les mots vampire et loup-garou sont, à mon goût, bien trop inscrit dans ce dossier. Merde, merde, merde, merde. C'était donc pas des conneries. Ok j'ai besoin d'une clope. Et d'un verre de 'sky. Ouais au moins. Je me laisse tomber contre Amara, je ferme les yeux et pousse un long soupir. Je pensais que c'était un peu du mythe toute ces histoires de monstres. Visiblement non. Génial. Non vraiment. Moi qui voulais un article, le voilà. Sans rouvrir les yeux, je chuchote doucement :

"Des monstres… Putain et moi qui pensais que c'était juste des rumeurs à la con…"

Je sens toujours Amara derrière moi, j'ouvre les yeux quelques instants, puis je me lève. Je fais un rapide tour de la table avant de m'assoir sur un bord de table, je croise les bras et regarde Amara. La jeune fille me regarde un peu, se demandant ce qu'elle devait faire. Je suis sûr qu'elle savait. Comme à peu près toutes les personnes de cette ville. Est-ce que je pouvais lui en vouloir ? Non. Est-ce que je lui en voulais ? Pas sûr. En même temps je ne pouvais pas trop, je la connaissais depuis quoi… deux jours ? Ce n'est pas étonnant qu'elle ne me dise pas tout, surtout à un étranger comme moi. C'est un peu le genre de truc que tu garde pour toi, surtout si ça concerne les secrets de toute une famille de la ville. Je pouvais comprendre. Alors pourquoi étais-je froissé ? Parce que je n'avais rien vu venir, ou plutôt je n'avais pas voulu y croire. Maintenant je me sentais un peu con. Et je déteste ce genre de situation. Je pousse un autre soupir. Je me passe rapidement la langue sur les lèvres avant de demander à mon assistante :

"Si j'ai trouvé quelque chose ? Regarde par toi même ma grande."

Je lui désigne le dossier d'un geste de la main, doucement elle s'approche et jette un rapide coup d'oeil au dossier. Je la voir pâlir d'un coup. Visiblement elle aurait préféré que ceci reste secret. Ok je n'étais donc clairement pas censé tomber là dessus. C'est pour ça que je bosse seul ou uniquement avec des gens que je connais bien. Au moins je sais qu'on évite de me cacher des trucs. Mais encore une fois, je ne suis pas sûr de pouvoir lui en vouloir. Pourtant je l'ai un peu mauvaise. Que voulez-vous j'ai mauvais caractère. Je me pince l'arrête du nez avant de pousser un autre soupir exaspéré :

"Tu étais au courant pas vrai ? T'avais prévu de me suivre partout et de me dissimuler ce genre d'infos ?! Le but quand tu bosse avec quelqu'un c'est pas de lui mettre des bâtons dans les roues. Alors je vais être clair, si tu décide de continuer à te comporter ainsi avec moi, pas la peine de venir me voir demain. Je suis prêt à bosser avec toi, mais si de ton côté tu n'es pas honnête ça va pas le faire. C'est à toi de choisir Amara."

Moi, sur les nerfs ? Presque pas. Honnêtement je pense qu'elle est moi on peut faire de l'excellent boulot, mais si elle continue à me prendre pour un con ça risque de ne pas marcher.

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Merde. Non. Non, non, non, je ne veux pas qu'elle parte. Putain je suis vraiment le roi des cons parfois. Réflexion faite, je suis un parfait imbécile doublé d'un crétin. Je ne sais pas ce qui m'a pris et à cause de ça voilà que la jeune Amara veut démissionner. Non vraiment Andréas t'es qu'une tête de con. T'as la chance d'avoir une assistante, mignonne intelligente et qui n'as pas froid aux yeux et voilà que tu fous tout en l'air la première journée. Bravo mon gars. Putain je mériterais des claques. Je regrette amèrement mon comportement et mes paroles, va falloir que je rattrape tout ça, il est pas question que je la laisse filer. Je saisis du bout des doigts les feuilles déchirées qu'elle m' lancé au visage un peu plus tôt. Je les parcoure rapidement. Des sorciers, voilà ce qu'ils sont, voilà pourquoi tout le monde les traites comme des parias. Tout le monde considère que tout est de leurs faute : la malédiction et tout ce qui va avec. Et ma jolie Amara elle se retrouve en plein milieu de ça, sans pouvoir, une pauvre humaine qui en plus d'être rejetée par le reste du village est aussi mise à l'écart de sa propre famille. Je suis vraiment le dernier des salopards. Il est réellement temps que j'apprenne à me taire parfois. Je me sens mal, je m'en veux terriblement de lui avoir balancé à la figure. J'aimerais la prendre dans mes bras mais j'ai peur qu'elle le prenne mal. Et honnêtement je ne pourrais pas lui en vouloir, à sa place c'est ce que je ferais. Je me passe la main dans les cheveux avant de lui dire :

"Je.. je suis désolé Amara. J'suis vraiment un parfait connard. Je comprends parfaitement que tu ai fait ça dans le but de protéger ta famille… Alors je t'en prie… Ne pars pas."

Je vous jure que je suis à deux doigts de me jeter sur elle et de la prendre dans mes bras, je m'en veux tellement si vous saviez… Elle semble tellement blessée par mes paroles. D'habite j'aurais balayé ses paroles d'un revers de la main, pire je lui aurait dit de se tirer et de ne plus jamais croiser mon chemin. Mais là je ne peux pas m'y résoudre. Je ne veux pas me retrouver seul. Quoique j'en dise, bosser en solitaire c'est sympa, mais quand on connait le terrain. Et là mon pote, je suis en territoire ennemi et je suis complètement paumé, alors j'ai besoin d'elle. J'ai besoin qu'elle soit là, ne serais-ce que pour me rassurer, de me conforter dans l'idée que je ne suis pas le seul humain de cette ville à être au milieu des monstres. C'est pas égoïste comme raisonnement, loin de là, je veux juste quelqu'un à mes côtés. Et pas n'importe qui, je veux mon assistante qui déchire. La belle Amara. Je fais alors un pas vers elle, les bras grand ouvert, j'allais vraiment finir par la prendre dans mes bras si ça continue. J'essaye de me justifier :

"Putain je suis vraiment le dernier des cons… Je m'en veux de t'avoir dit ça Amara, je n'aurais vraiment pas dû… Tu peux pas savoir à quel point je m'en veux, j'ai la chance de t'avoir comme assistante personnelle et voilà que je fais le con… Je veux que tu reste avec moi, je suis sûr que tout les deux on ferait des merveilles mais si tu ne veux plus me revoir je le comprendrais aussi."

Par pitié, reste avec moi. Voilà ce que j'aimerais lui dire, mais je ne peux pas. Après tout elle n'est que mon assistante… Si elle veut quitter son job, c'est son droit.



© Nightmare sur Épicode.

Son baiser sur la joue me réchauffe le coeur. Elle reste. Je pousse alors un soupir de soulagement tandis qu'un léger sourire apparait sur mes lèvres. J'ai vraiment de la chance qu'elle ne m'en veuille pas, mieux qu'elle accepte mes excuses et qu'elle rester bosser avec moi. Je suis vraiment un sacré veinard parfois, ou alors c'est simplement parce que personne ne peut me résister… Ouais faut voir. Je pense surtout qu'elle a dû avoir pitié de moi plutôt. Je suis quand même un peu pathétique je dois avouer. Tout sourire elle me demande alors ce que nous faisons désormais… Ouh là… J'en sais rien moi… Je jette un rapide coup d'oeil sur l'horloge mural, merde la bibliothécaire va pas tarder à nous foutre dehors. Fais chier. J'attrape le dossier sur les VanGoulds et les quelques feuilles qu'Amara a arrachés et les glisse dans les poches de ma veste. Ouais un peu rebelle je sais, mais chut personne n'en sauras rien. Je fais un clin d'oeil à Amara :

"Pas vu, pas pris."

Je l''attrape alors par le bras, l'emmenant hors de la salle des archives. J'adresse un sourire complice à la standardiste en lui adressant au passage un de mes légendaires sourires de beau garçon. Pour seule réponse elle se contente de m'adresser un regard mauvais. Ok en voilà une qui semble insensible à mon charme… Dommage pour elle, m'enfin de toute façon elle est pas bien mignonne donc de toute façon, je n'allais pas tenter de me la faire. Pas question que je serre un truc pareil. Jamais. Oh ça non. Le soleil m'éblouis au moment où je franchis la porte de la bibliothèque. J'attrape mes lunettes de soleil, ouais c'est mieux comme ça. Je pose ma veste en cuir sur mon épaule et jette un rapide coup d'oeil à Amara. Ouais je sais, je pose un peu… Mais que voulez-vous quand on a une réputation de tombeur, faut soigner son image. Je lui dit d'une voix douce :

"Je ne sais pas toi, mais je pense qu'on a eu notre dose d'émotions fortes pour la journée… Alors je propose qu'on arrête là pour aujourd'hui, avant qu'on se balance encore des trucs à la gueule."

Elle rigole doucement, approuvant ma décision. C'est ce que j'aime avec cette fille, on est sur la même longueur d'onde. J'ai comme l'impression qu'elle et moi on va vraiment bien s'entendre. Une équipe de choc, voilà ce qu'on est. Partner in crime. Oui j'en suis à ce niveau là.

" Je t'attends demain, même heure, même endroit. Et t'as pas intérêt à être en retard sur ce coup là, compris jeune fille ?"

J'accompagne ma phrase d'un clin d'oeil et je l'embrasse sur la joue. Je me délecte de son air surpris, lui adressant un sourire ravageur avant de partir en sifflant l'air de Blue jeans. Elle et moi, on va faire des étincelles. Les meilleurs journalistes de ce bled mon pote. Alors intérieurement, j'attends avec impatience demain. Parce que j'ai envie de la revoir.

I would wait a million years
Promise you'll remember that you're mine
...


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