Je sens que la journée risque d'être longue. Déjà ce matin le réveil avait été difficile, lendemain de cuite vous comprenez. Sans compter le coup de pression de mon patron, voilà que ce salaud m'envoi un mail pour me réclamer ce, je cite ses propres mots, putain d'article que je lui ai promis y'a des plombes. C'est vrai que j'ai été plus productif par le passé, mais là je dois avouer que j'ai plus trop le temps. Entre les sorties, les soirées au bar, les problèmes de nature paranormal et ma nouvelle relation avec Amara, ouais j'avoue avoir un peu délaissé mon boulot. Mais avec la menace de ce matin, j'ai intérêt à m'y remettre et rapidement, sinon je peux dire adieu à mon salaire. Alors malgré ma gueule de bois, j'ai commencé à bosser dessus dès le début de l'après-midi, enfin c'était sans compter sur l'arrivé surprise de Serena. Je n'ai pas eu besoin de lui demander ce qu'elle faisait là. Je le savais. Disons que… elle et moi nous avions un arrangement. Nous couchions ensemble, sans pour autant être en couple. Juste pour le sexe quoi. Seulement le deal c'était que si l'un d'entre nous se casait, on devait tout arrêter. Alors dès qu'Amara et moi c'est devenu sérieux, ben j'ai tout cessé avec sa soeur jumelle. Sauf que je n'ai pas voulu lui dire pourquoi. Enfin je me doute bien qu'elle en connait la raison, elle veut juste savoir de qui il s'agit. Et je dois avouer que je n'ai pas tellement envie de lui apprendre que désormais je sors avec sa soeur, allez savoir pourquoi j'ai peur qu'elle le prenne mal. À sa place je le prendrais mal, c'est pour vous dire. Seulement je n'ai pas osé lui dire de rentrer chez elle, alors voilà où nous en sommes.

Nous sommes tout les deux dans mon salon. Serena est assise sur mon canapé pendant que je la regarde, assis dans le fauteuil. Sur la table basse qui nous sépare, un bouteille de whisky et un paquet de clopes traînent. Bien qu'il soit à peine 15h je sirote mon verre, et fume ma deuxième clope de l'après-midi. Normal. Enfin selon mes standards. Je la regarde du coin de l'oeil, je sais qu'elle veut que je crache le morceau, seulement il n'en est pas question. Je l'entends insister une fois de plus, je tire sur ma clope et expire de façon contrarié. Elle commence à me taper sur le système. Je fais de gros efforts pour garder mon calme :

"Serena, pour la dernière fois, si je n'ai pas envie de te le dire, c'est mon choix. Ça ne te regarde pas, et je te défends de brandir la pancarte de l'amitié. Si tu es vraiment mon amie, tu peux comprendre mon choix de ne pas vouloir t'en parler."

Je tire une nouvelle fois sur ma cigarette. Faut vraiment que je ralentisse ma consommation de whisky-clope, sinon il n'est pas sûr que je dépasse les 35 ans. Je sais bien que je devrais faire des efforts, mais merde c'est plus fort que moi. Chacun ses vices après tout. Au moins je ne me drogue pas et je n'ai pas de problèmes d'argent, alors c'est déjà ça de pris. Bon ok c'est pas non plus super, mais bon hein, j'ai jamais dit que j'étais parfait. Je vois bien qu'elle n'apprécie pas que je refuse de lui dire quoi que ce soit. 'Tain c'est fou ce qu'elle peut être curieuse cette gamine tout de même. Encore une fois elle insiste. Je lève les yeux au ciel. Mais c'est pas vrai, elle va donc jamais cesser ? J'allais lui répondre, un peu plus sèchement cette fois lorsque j'entends quelqu'un toquer à ma porte. Tout les deux nous regardons la porte, surpris. Elle se tourne alors vers moi me demandant si j'attendais quelqu'un. Je lui fais non de la tête. Je pose mon verre et ma cigarette, avant de me lever, le coeur battant. Qui peut bien venir à une heure pareille ? J'ouvre la porte, et tombe alors nez à nez avec Amara. Mon coeur s'emballe. Elle m'accueille avec un grand sourire. Fantastique voilà que l'amour de ma vie et mon ex-plan cul se trouvent dans mon appartement. Je ne sais pas pourquoi mais je sens que ça va tourner au désastre. J'essaye de paraître à l'aise, je me penche vers elle pour déposer un rapide baiser sur ses lèvres. Heureusement vu la configuration de mon appartement, Serena ne peut pas nous voir. Tant mieux. Je m'efface alors pour la laisser entrer :

"Amara, je suis content de te voir, quelque chose ne va pas que tu viens me voir ?"

Quel menteur je fais. Je sais très bien pourquoi elle vient me voir… Seulement je ne peux le dire devant Serena. Mais bon vu comme c'est partie, je pense que notre petit secret ne va pas tenir bien longtemps.


© Nightmare sur Épicode.

Oh chanceux que je suis. Ma petite amie et mon ancien plan cul, dans mon appartement entrain d'échanger des banalités. Ahahahaha, mal à l'aise moi ? Si peu. Oh Love, tu voulais y aller avec elle, comme c'est mignon, mais non. Je la regarde surprise lorsqu'elle me prends dans ses bras. Je lui rends son étreinte, n'osant pas poser les yeux sur Serena. Oh putain, putain, putain. C'est plus la peine on est grillé. C'est finis. Elle m'embrasse tendrement, se mettant sur la pointe des pieds. Un instant j'oublie presque que Serena est là et je lui rends son baiser, passant une main dans son dos tandis que l'autre se pose sur sa hanche. Lorsqu'elle rompt notre baiser, je la laisse partir, tandis que je n'ose plus regarder Serena. Oh mon Dieu, je sens que la situation va tourner au vinaigre, mais alors sévère… J'ai comme l'impression que dans pas moins de cinq secondes je vais me prendre une de ses paires de claques. Oh putain. Je me mords la lèvre inférieur jusqu'au sang, ne quittant pas des yeux le plancher. Et Amara sens bien que quelque chose ne va pas. Et non, ta soeur jumelle n'est pas au courant de notre relation, mais on dirait que maintenant, elle le sait… Ouais ok, j'abuse j'aurais dû lui en parler, mais va savoir pourquoi j'osais pas… Pourquoi ? Mais les potes, j'ai pas envie de mourir moi ! Elle serait capable de m'écorcher vivant juste parce que je sors avec sa soeur, parce que… franchement, j'ai pas une super réputation dans le coin. Je suis quand même qualifié d'alcoolique notoire, de fumeur invétéré et de coureur de jupons. Ce qu'il faut pas entendre je vous jure… Enfin il n'empêche que je pense que Serena préférait que sa soeur se trouve un mec un peu plus correct que moi, parce que je me rends bien compte que je suis loin d'être le mec parfait, oh ça non… J'suis un peu un déchet tout de même. Un peu seulement hein ? Je passe rapidement mes doigts sur mes lèvres, avant de passer lentement mon bras autour de la taille d'Amarre. J'ose alors plonger mon regard dans celui de Serena. Oh putain j'en mène pas large les potes, mais alors vraiment pas. Avec un aplomb insoupçonné je prends la parole :

"Non, c'est vrai que j'aurais dû lui en parler mais… hum… J'attendais qu'on soit tout les deux pour lui annoncer la nouvelle…"

Oh je suis mauvais, mais mauvais… Même à mes oreilles ça sonne faux, mais faux… Roh la vache d'habitude je baratine mieux mais là… J'suis pitoyable. Carrément mauvais, même un gosse de trois ans pourrait faire mieux. Et encore je suis gentil. Je sais bien que ça ne va jamais passer. Elles vont croire que je les prends un peu pour des connes, ce qui n'est absolument pas le cas, je vous rassure. Mais vu mon comportement, on pourrait presque croire que c'est le cas. Je lâche Amara le temps de choper mon paquet de clopes et mon briquet. Oui je sais j'avais dit que je ralentissais la clope, mais j'y peux rien, quand je suis stressé j'ai besoin de fumer. Mauvaise habitude, je sais. Je tire une première taffe sur ma cigarette, avant d'expirer doucement de la fumée. Je sais qu'Amara n'aime pas ça, mais putain là tout de suite, j'en ai besoin. Je reprends ma place auprès d'Amara, les regardant toutes les deux, attendant le coeur battant de voir leurs réactions. J'ai comme l'impression d'être sur le point de me faire dévorer. Attendez que je vous rappelle un truc les potes : je suis le seul humain de cette pièce. À elles deux, elles sont capables de détruire la ville d'un claquement de doigts. Alors les avoir toutes les deux dans mon appartement, dans cette situation, je dois avouer que je n'aime pas trop ça. Pitié dites-moi qu'elles vont pas me faire une scène. Parce que sinon je ne suis pas sûr de m'en sortir vivant, sur ce coup-là. Nerveusement je passe une main dans cou, effleurant au passage les points encore frais. Je frissonne à l'idée même de me retrouver de nouveau nez à nez avec la succube. Je tire nerveusement une fois de plus sur ma cigarette avant d'ajouter :

"Donc ouais… Amara et moi nous sommes… en couple."

Un sourire presque gênée se dessine sur mes lèvres tandis que ma clope se consume doucement au bout de mes doigts.


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La gifle me fait l'effet d'un coup de fouet, à tel point que j'en lâche ma clope. Ouch. Alors qu'elle me traite de salaud, de lâche, je me masse la joue. J'ai pas vraiment mal, non disons plutôt que mon égo masculin vient de prendre un sacré coup. Sans compter que je redoute plus que tout la réaction d'Amara. Y'a pas moyen qu'elle le prenne bien. Je sens que je vais prendre une seconde baffe, et que celle-là va être bien plus douloureuse. Les potes. Je crois que j'ai merdé. Mais grave. La réaction d'Amara ne se fait pas attendre. Elle me saisit à la gorge le plaquant contre le mur, m'insultant de tout les noms. Mon coeur se brise au moment où je l'entends me dire que je la dégoûte. Je sens le chagrin me serrer la gorge. Putain j'étais sûr que ça allait finir comme ça. En même temps, je vois pas pourquoi j'y ai cru. Ça ne pouvais pas marcher, je suis vraiment pas l'homme qu'il lui faut. Un déchet. Un sale ivrogne. Elle à raison, un pauvre type. Je n'essaye même pas de me défendre, je n'y arrive pas. De toute façon si je prononce le moindre mot, avec mon tact légendaire, tout ce que je vais réussir à faire c'est aggraver mon cas. Amara éclate alors de rire, avant de me lâcher et de se tourner vers sa soeur. J'écoute à peine ce qu'elles se disent. Par contre j'entends Serena valser contre mon lit. Je relève brutalement la tête. Je vois alors Amara menacer sa jumelle. Eh merde. J'attrape alors Amara par le bras gauche, la forçant à me regarder de nouveau :

"Amara, je t'en pire laisse-la. Elle n'y est pour rien dans cette histoire, le seul fautif c'est moi. Alors laisse là partir. C'est ta soeur, bon sang, ne lui fais pas de mal. Ne fais pas quelque chose que tu vas regretter. Si tu dois t'en prendre à quelqu'un, prends en toi à moi."

Je sais que c'est un peu suicidaire comme réaction. Mais je ne peux pas laisser Serena dans cette situation, je sais bien qu'elle est capable de se défendre par elle-même, mais je ne veux pas les voir se battre. Non. Seulement avant de faire ça, j'aurais peut-être dû penser au fait que je suis un simple humain au milieu d'une sorcière et d'une succube. Amara me crache une nouvelle insulte avant de me décocher un revers de la main. Elle me frappe si fort qu'elle m'ouvre la lèvre inférieur, je titube en arrière, sonné par le choc. Je tombe à genoux, la bouche en sang. Merde. Mais c'est qu'elle frappe fort putain. Je crache du sang à terre. Putain elle m'a pas loupé. D'un revers de la main, j'essuie le flot de sang qui coule de ma lèvre ouverte. Je me relève, tandis que le monde continue de tourner un peu autour de moi. Faut que je les arrête. J'essaye une fois de plus de la convaincre de ne pas se battre avec sa soeur :

"Amara je t'en prie ! Laisse la partir…"

Mais c'est trop tard.


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Mon sang se glace dans mes veines au moment même où je vois Amara briser d'un geste sec le poignet de sa soeur jumelle. Le bruit de l'os qui se casse me soulève le coeur, me donnant presque envie de vomir. D'une clé de bras puissante, elle force Serena à se tenir devant moi, tandis qu'elle la contraint à se mettre à genoux. Amara lui tire sur les cheveux, forçant ainsi sa soeur à dévoiler sa gorge. Le cri de douleur de Serena me déchire le coeur. Je fais un pas en avant, prêt à lui venir en aide. C'est alors que je capte le regard de mon assistante. Ses yeux habituellement magnifique ont pris une teinte rouge des plus désagréable, annonçant l'arrivé de la succube. Génial, il ne manquait plus qu'elle. Mon coeur saute un battement. Un frisson d'effroi me parcours l'échine. Le temps semble presque s'arrêter. Dites-moi que je rêve, ce n''est pas possible. C'est… Non… C'est pas un choix cornélien ce niveau-là… non c'est plutôt… non je ne peux pas choisir. D'un côté, oui je veux me rattraper auprès d'Amara, lui prouver qu'elle est la seule qui compte à mes yeux, que je l'aime. Mais d'un autre côté je en peux pas laisser Serena se faire tuer par sa propre soeur. Je reste donc tiraillé, n'osant pas bouger, me demandant encore qu'elle est la meilleure tactique à adopter. Seulement je n'arrive pas à aligner deux pensées cohérente. La panique me gagne, serrant ma gorge et écrasant mon coeur. J'ai subitement envie de vomir. D'ailleurs je manque de le faire lorsque je vois Amara planter ses crocs dans le cou de sa soeur jumelle. Bon ok je n'ai plus le choix, il va falloir que je me décide. Soit je sauve Serena, soit je garde Amara…. Vous savez quoi ? Aucune de ses solutions ne me convient. Alors je vais faire comme d'habitude, je vais le faire à ma manière. Avec un peu de chance si j'arrive à calmer Amara, j'aurais peut-être une chance de permettre à Serena de s'échapper… Qui sait ? On peut toujours rêver. Je ne bouge pas tandis que je m'adresse à mon assistance, d'une voix douce :

"Amara… Tu sais très bien que je t'aime, alors arrête de prétendre que ce n'est pas le cas. Oui j'ai couché avec Serena, mais c'était avant que l'on soit ensemble ! Et même dans ses moments là, je ne pensais qu'à toi. Parce que… bon sang, oui au début tu n'étais que mon assistante, et très rapidement tu es devenue bien plus que ça. Je ne pouvais pas, et je ne peux toujours pas envisager passer ne serait-ce qu'une journée sans t'avoir à mes côtés. Cette simple idée m'est douloureuse, Love. Alors je ne dis pas que je suis blanc comme neige dans cette histoire, loin de là, mais je t'en prie… Ne fais pas ça. Je sais que j'ai fais le con, que je t'ai blessé et crois moi j'en souffre aussi, mais je t'en prie, n'aggrave pas les choses."

Doucement elle pose son regard sur moi, reportant son son attention sur ma personne. Lentement elle cesse de mordre Serena et relève la tête sans pour autant détacher son regard du mien. Parfait, elle t'écoute, c'est déjà ça, maintenant il faut que tu arrive à garder son attention, et surtout que tu la calme, sinon t'es mort. Je me risque à faire un pas vers elle. Aucun mouvement de sa part. J'en fais un autre, avançant lentement vers les deux soeurs. Toujours rien. Je passe ma langue sur lèvres, goûtant le sang qui coule abondamment de la plaie, avant de reprendre, d'une voix rassurante :

"Je ne sais pas si j'arriverais un jour à me racheter à tes yeux, si tu savais à quel point je m'en veux… Je suis terriblement désolé et crois moi je ferais n'importe quoi pour me faire pardonner, Love."

Je suis désormais proche d'elle, Serena se tient toujours entre nous. Je ne cesse de regarder Amara, tandis que je m'approche lentement d'elle. Plus qu'un pas. Les derniers mots que je prononce ne sont que des chuchotements :

"Amara, il n'y a et n'y aura qu'une seule personne dans ma vie, et c'est toi. Je t'aime."

Je tends alors une main vers elle, dans l'espoir de caresser sa joue.

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La situation m'échappe complètement, rien ne va plus. Amara semble avoir réagit à mes paroles, je la vois s'éloigner de sa soeur, l'air horrifié. Ma main retombe dans le vide, le coeur serré je la regarde s'éloigner de nous. J'ai envie de lui dire de revenir, de la prendre dans les bras, mais voilà que Serena prends la parole et riposte. Wow mais vas-y doucement ma grande ! C'est ta soeur tout de même ! C'est alors que je vois une vole de feu suivit de certains de mes livres voler à travers la pièce. Heureusement Amara arrive à les esquiver sans problèmes. Seulement ma table basse n'arrive pas à en faire autant. Je vois doucement mes notes et mes livres prendre feu sous mes yeux. Je devrais réagir, me ruer sur ce brasier naissant pour tenter de l'éteindre mais non, je reste figé sur place, regardant impuissant le feu crépiter doucement derrière elle. Amara s'avance alors vers Serena, la prenant dans ses bras tandis qu'elle s'excuse. Je les regarde faire, le regard vide, oh mon Dieu je sais ce que ça annonce… Ma gorge se serre. C'est alors qu'elle relâche sa soeur et qu'elle s'approche de moi. Elle mime un début de gifle avant de se jeter dans mes bras. Je n'essaye même pas de me défendre, je la serre alors tout contre moi. Oh non ma belle. Dis moi que ce n'est pas ça. Non ma belle. J'étouffe un sanglot lorsqu'elle me dit qu'elle m'aime. Non pitié ne me dit pas ça, pas comme ça. Elle m'embrasse alors. Oh mon Dieu, c'est bien ça. Je le sens à la façon qu'elle a de m'embrasser, de me serrer contre elle, comme si… Comme si c'était la dernière fois de sa vie qu'elle m'embrassait. Un baiser d'adieu voici ce que c'est. Je la retiens du mieux que je peux, prolongeant le plus longtemps possible notre baiser. Elle finit par s'éloigner de moi, me jetant un dernier regard avant de sortir sans prononcer un mot de plus. J'ai envie de la retenir, de la garder près de moi mais je ne peux pas, je la regarde claquer la porte de mon appartement, impuissant. C'est comme si on venait de m'arracher le coeur. Littéralement. Je sens alors une larme commencer à couler le long de ma joue. J'étouffe difficilement un sanglot. Je m'adosse contre un mur, me laissant doucement glisser, c'est pas vrai, c'est pas possible. Elle ne peut pas être partie. Non, non, non je refuse d'y croire. Elle vient de me laisser. Seul. Une fois à terre, je croise les bras, commençant à pleurer. Je n'arrive pas à le croire qu'elle soit partie, comme ça. Elle vient plus ou moins de me larguer. Même si elle m'assure qu'elle m'aime, je sens bien qu'elle ne reviendra plus. Et je ne veux pas que ce soit le cas. Non. J'essuie les larmes qui coulent sur mon visage, tandis que je me relève d'un coup. Je dois la rattraper, il n'est pas question qu'elle s'en aille. Je cours presque vers la porte. C'est alors que je sens la main de Serena se serrer autour de mon bras. Je me retourne vers elle, la main sur la poignée de la porte. Je la regarde surpris, mais qu'est-ce que tu fais ?

"Serena lâche-moi ! Je dois la rattraper, lui dire que je l'aime et que je ne veux pas qu'elle me quitte. Il faut que je la rattrape Serena, c'est une question de vie ou de mort ! Je l'aime Serena… Je l'aime tellement, il faut que je la rattrape, si tu me lâche maintenant j'ai encore une chance…"

Seulement elle ne semble pas vouloir me laisser partir moi aussi. Elle me retient, me jetant un regard plein de pitié. C'est alors qu'elle s'excuse et qu'elle m'annonce qu'il y a plus important à faire pour le moment. Plus important ? Plus important qu'Amara ? Je ne crois pas ma grande. C'est alors qu'elle me fait remarquer que mon appartement est entrain de prendre feu. Oh. OH. OH MERDE. Le feu embrasse désormais toute ma table basse, se répandant le long de mes notes qui traînent un peu partout dans mon appartement. Dans moins de cinq minutes il ne restera plus rien de mon appart'. Génial. Et mon téléphone est dans la poche de mon cuir, dans ma chambre. Bon. Et bien je sens que je ne vais pas avoir le choix. Je cours alors dans ma chambre, attrape rapidement ma veste en cuir. J'hésite quelques instants, je devrais sauver quelques affaires… Oui, non, oui, non… Oh et puis merde. J'attrape un sac de sport et commence à balancer des fringues dans celui-ci avant de me sauver. Au moment où je passe la porte je me retrouve nez à nez avec un immense brasier. Et merde.

"Serena ! Je tousse. Serena ! Tu vas bien ?!"

La chaleur de l'incendie me prends la gorge, me faisant tousser. Et merde j'aurais dû me casser plus tôt, quel idiot je fais. J'arrive tout de même à me frayer un chemin au travers des flammes. Je finis par retrouver Serena au milieu de mon salon, tentant de repousser les flammes. Je la rejoins et l'attrape par le bras. Entre deux tous je finis par le lui dire :

"Il faut qu'on sorte d'ici ma belle, et vite, sinon on va y passer."

Et j'ai moyennement envie de mourir dans un incendie.

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J'essaye de ne pas lui faire mal, mais avec son poignet cassé c'est loin d'être aisé. Finalement nous réussissons à sorti de mon appartement, qui désormais brûle corps et âme dans un joyeux brasier. Elle me hurle alors d'appeler les pompiers, j'adorais ma belle mais mon téléphone portable est comme qui dirait… ah oui dans mon appartement, qui est en feu. Oh douce ironie quand tu nous tiens… Je lève les yeux, regardant impuissant mon appartement brûler. Je devrais m'effondrer, hurler à l'injustice ou tout du moins contre quelqu'un… mais non. Je reste là, à contempler les flammes tandis que j'entends au loin les sirènes des camions de pompiers et des ambulances. J'entends alors Serena commencer à pleurer à chaude larmes, assise sur le bord du trottoir. Je laisse mon sac tomber, tandis que je m'agenouille devant elle, sans dire un mot je la prends dans mes bras. Je caresse ses cheveux tandis qu'elle pleure, je lui chuchote doucement des paroles rassurantes pour tenter de la calmer. Mais cela n'a pour seul effet que de me faire pleurer à mon tour. C'est dans les bras l'un de l'autre que les ambulanciers nous trouvent, pleurant comme deux gosses qui ont le coeur brisé. Je ne sais pas comment mais nous finissons tout les deux à l'arrière d'une ambulance, en route pour l'hôpital. Je n'essaye même pas de me débattre, je laisse les médecins faire, je ne réponds pas à leurs questions. Je finis alors aux urgences, séparé de Serena. Un nombre incalculable de prises de sang plus tard, on me donne enfin l'autorisation de retrouver Serena. Je m'assieds à côté de son lit, tandis qu'elle est toujours dans les vapes, suite à son opération. Je la regarde dormir tenant dans la mienne sa main qui n'est pas dans le plâtre. Je chuchote doucement à son attention :

"Je t'en prie, ne me laisse pas toi aussi…"

Je la sens alors bouger, remuant doucement, je lâche aussitôt sa main. Elle ouvre difficilement ses yeux, avant de se racler la gorge. Serena vient alors planter son regard dans le mien. Je passe rapidement ma langue sur mes lèvres. Je sais qu'elle m'en veut, qu'elle me déteste mais je n'ai pas envie de la perdre. Oui je sais j'aurais dû y penser avant de faire le con, mais c'est plus fort que moi, j'ai besoin de tout foutre en l'air. Je lui adresse un sourire gêné avant de me raviser. Je ne suis pas sûr que ce soir la bonne tactique à adopter. Je fuis son regard, me mordant la lèvre inférieur. J'aimerais lui dire à quel point je m'en veux, que je suis désolé mais les mots semblent s'étrangler dans ma gorge. Finalement je réussi à articuler quelque chose :

"Serena je…, je soupire, je sais que… Écoute je…"

Je me tais. Je n'arrive pas à lui dire tout ce que j'ai sur le coeur. C'est trop dur. Parce que j'ai l'impression que quoi que je lui dise, ça ne fera qu'aggraver mon cas. Et je ne supporterais pas de la perdre, elle aussi. Un tremblement secoue mon corps tandis que je sens l'angoisse me serrer les entrailles et peser sur mon coeur. J'ai peur les potes. Non en faite, je suis mort de trouille. Je n'ose vraiment pas et pourtant je ne peux pas rester comme ça. Faut que je prenne mon courage à deux mains. Je pousse un autre soupire avant de me lancer :

"Je sais que j'ai été ignoble avec toi et que je ne mérite absolument pas que tu me pardonne, mais je t'en prie écoute au moins ce que j'ai à te dire."

Je passe rapidement ma main dans mes cheveux d'un geste nerveux. J'ose alors de nouveau à plonger mon regard dans le sien. Mon coeur bat trop vite, mais tant pis, va falloir faire avec. Je me lance :

"Je suis le pire, mais alors le pire ami qui soit, je le sais. Regarde je t'ai promis que je t'aiderais quoi qu'il arrive et que je serais toujours là pour toi et regarde où nous en sommes… On a finis par coucher ensemble, et pour de mauvaise raisons, du moins pour ma part. Je sais que je n'aurais pas dû mais… Je ne peux pas m'empêcher de détruire tout ce que je touche, ce qu'il vient de se passer en est la preuve parfaite. Tu n'imagine même pas à quel point je m'en veux et à quel point je suis désolé. Je n'aurais jamais dû te faire ça. Je ferais tout pour me racheter auprès de toi, te prouver que je peux être quelqu'un de bien. Seulement je comprendrais aussi si tu me demandais de quitter cette pièce sur le champs et de ne plus jamais m'approcher de toi. Je me rends bien compte que ce que je t'ai fait est impardonnable et que je ne mérite en aucun cas une seconde chance, mais sache que je ne supporterais pas de te perdre toi aussi. Je tiens énormément à toi Serena…"

Les derniers mots s'étranglent presque ma gorge tandis qu'une larme coule doucement le long de ma joue. Je suis pathétique.

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Chacun de ses mots me serre le coeur un peu plus. Je sais que je n'ai aucune excuse, mais j'aimerais tellement qu'elle me pardonne... Oui je sais j'en demande un peu trop mais... Je ne veux pas la perdre. J'ai déjà l'impression qu'Amara et moi, c'est mort de chez mort, alors en plus de perdre ma fabuleuse assistante dont je suis éperdument amoureux, je ne veux pas perdre une de mes meilleures amies. Ce serait trop pour moi. Bon je sais je me la joue "Drama Queen", comme si c'était moi le plus malheureux dans cette situation, comprenez que je me rends bien compte que Serena doit se sentir encore plus mal que moi... Mais que voulez-vous c'est le propre de l'être humain que de se plaindre de sa condition. J'ai un sursaut d'espoir au moment où je l'entends dire qu'elle aussi ne veux pas me perdre. Finalement la situation n'est peut-être pas si désespérée que ça. Elle a juste besoin de temps ? Comme tout le monde. Je lui adresse un sourire contrit, qui disparaît au moment même où elle me demande comment j'ai pu lui faire ça. Oh. La réponse est simple : je suis un sale con. Je pense que personne ne va dire le contraire hein ? Personne ? Ouais c'est bien ce que je me disais. Toutes les personnes que je connais vous le diront, j'ai beau être sympa, je reste un con. Bien sûr on peut me faire confiance... à condition de ne pas finir dans mon lit. Mais pour en revenir au cas de Serena, moi même je ne saurais dire ce qu'il m'est exactement passé par la tête, enfin si... un peu. Amara. Voilà ce qu'il m'est passé par la tête. Oui je sais c'est ignoble à dire mais oui lorsque j'ai couché avec elle, c'était uniquement pour me donner l'illusion que je me faisais sa soeur jumelle... Est-ce que cela fait de moi un immense connard ? Oui sans hésitation. Est-ce que je regrette mon geste ? Oui. Oui, et putain oui. Au moment même où je le faisais, je savais que c'était une très mais alors très mauvaise idée. Et pourtant je n'ai rien fait pour tenter de l'arrêter. Pourquoi ? Parce que je prends toujours les mauvaises décisions. C'est comme ça. Quitte à être un loser autant l'être jusqu'au bout. Je plonge de nouveau mon regard dans le sien, tandis que d'une voix peu assuré j'essaye de défendre mon cas :

"Moi même je ne comprends pas pourquoi je t'ai fait ça... Je veux dire... oui au début je l'ai fait avec toi parce qu'ainsi j'avais l'illusion d'être avec Amara... Mais je veux que tu sache une chose, je t'apprécie réellement pour ce que tu es. A mes yeux tu es quelqu'un à qui je tiens énormément, une vrai amie avec qui je passe d'excellents moments, seulement j'ai tout foutu en l'air en couchant avec toi. Je savais que c'était une mauvaise idée et pourtant j'ai pas pu m'empêcher de faire cette connerie et au final ça n'a apporté que des emmerdes. Cela vous a fait souffrir toutes les deux et ce par ma faute. Finalement rien de tout ceci ne serait arrivé si vous ne m'aviez jamais rencontré. Je ne te demande pas de me pardonner, parce qu'il est fort probable que tu n'y arrive pas. Mais sache que je comprends parfaitement. Je suis désolé pour tout ce que j'ai fais, vraiment."

Je n'essaye plus de cacher les larmes qui roulent désormais le long de mes joues. De toute façon ce n'est plus la peine d'essayer de sauver les apparences, j'ai tout perdu : l'amour de ma vie, mon amie oh et mon appartement aussi. Je n'ai plus rien. Enfin si juste ce sac dans lequel il y quelques fringues, mais c'est bien tout. Je vois bien que la belle n'a pas plus envie que ça que je m'attarde à son chevet. Mon pote, il est temps pour toi de tirer ta révérence. Je me racle alors la gorge avant d'ajouter :

"Je ne veux pas te déranger plus longtemps, alors je vais te laisser... Si jamais t'as envie de me voir je serais chez quelqu'un en ville, Aerie ou Khee' je ne sais pas encore... Enfin c'est uniquement si tu veux me revoir. Sinon, adieu ma belle et remets-toi bien de tes blessures."

Je pourrais lui dire encore une fois à quel point je suis désolé mais même à mes oreilles je trouve ça vain et stérile. Je n'ai plus la force de me battre pour quoi que ce soit. J'ai juste envie d'aller chez quelqu'un pour descendre des bouteilles de whisky et flinguer paquets de clopes sur paquets de clopes, histoire de voir lequel des deux entre mon foie et mon coeur va lâcher le premier. J'attrape alors mon sac, adresse à Serena un dernier sourire contrit tandis que je me lève. Alors que je commence à m'éloigner de son lit, je n'espère qu'une seule chose de sa part, qu'elle me demande de rester auprès d'elle. Mais ce serait trop demander pas vrai ?

© Nightmare sur Épicode.

D'une toute petite voix elle me supplie presque de rester avec elle. Une bouffée d'espoir s'empare alors de moi, peut-être qu'entre elle est moi, ce n'est pas totalement mort. Peut-être qu'elle a envie que ça marche de nouveau entre nous, qu'on soit de nouveaux amis. C'est alors que je l'entends me dire qu'elle a peur. Un sourire triste se dessine sur mon visage. Je sens le chagrin me serrer le coeur. Je ne dis pas que j'hésitais à retourner vers elle, croyez moi je ne demande que ça, mais la voir ainsi aussi vulnérable, aussi seule, je n'avais qu'une envie : la prendre dans mes bras, lui assurer que tout iras bien et lui promettre qu'il ne lui arrivera plus jamais rien. Je me retourne alors vers elle, lui adressant un sourire se voulant rassurant. Alors que je retourne vers elle, je lui dit d'une voix tendre :

"Chut… Tu n'es pas seule, regarde je suis là…"

J'attrape alors sa main dans la mienne, la serrant délicatement. Je m'assieds alors à côté d'elle, veillant à ne pas la gêner. De ma main libre je passe délicatement ma main dans ses cheveux. Je la regarde tendrement, sans cesser de lui dire que tout va aller pour le mieux. J'aimerais la prendre dans mes bras, mais honnêtement je n'ose pas, j'ai terriblement peur qu'elle me repousse. C'est alors que je sens sa main se refermer sur la mienne et ses bras s'enrouler autour de ma taille. Des frissons parcours son corps. La pauvre, j'ai comme l'impression qu'elle fait une crise de panique. Je me cale mieux contre elle, de façon à ce que je puisse la prendre dans mes bras. Sans se faire prier, elle se serre contre moi tandis que l'étreint contre moi. Je ne cesse de caresser ses cheveux tandis que je lui dis d'une voix douce :

"Chut… Calme toi ma belle, je suis là, n'ai pas peur. Tout va bien, je suis là pour toi, je ne bouge pas d'ici. Si il le faut je passerais la nuit ici, avec toi. Je ne pars pas tant que tu as besoin de quelqu'un à tes côtés."

Je continue de la rassurer tandis qu'elle pose sa tête sur mon épaule. La savoir là contre moi, me serre à la fois le coeur mais en même temps je suis presque heureux de savoir qu'elle accepte encore ma présence à ses côtés. Je continue de la bercer, sans cesser de la rassurer.

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Je pense que de nous deux, celui qui doit s'excuser ce n'est certainement pas elle. Loin de là. Bon ok, elle a foutue le feu à mon appartement, mais dans le fond elle voulait simplement.. se défendre… Donc je ne peux pas lui en vouloir et puis je n'ai pas mon mot à dire, sérieusement j'ai fait bien pire. Je pense qu'on peu aisément dire que je le méritais. J'aurais dû avoir le poignet brisé, pas elle. Non vraiment, t'excuse pas ma belle. Je l'entends pousser un profond soupir, tandis que sa tête repose sur ma poitrine. Oh ma douce… Tu sais très bien que je ne vais pas te laisser dans cet état, surtout si tu me dis ça. Je resserre un peu mon étreinte tout en lui disant d'une voix douce :

"Que je te laisse seul ? Il n'en est pas question, tu as besoin d'aide et c'est mon devoir en tant qu'ami que de t'aider. Et puis entre nous je crois que je suis la dernière personne qu'Amara est envie de voir en ce moment…. Je pense qu'elle a plutôt envie que je disparaisse de sa vie…"

Je repense à ce qu'il c'est passé plus tôt dans la soirée. Je serre les dents. Son baiser d'adieu, ses derniers mots, son départ précipité… J'ai le coeur serré rien que d'y repenser. Je n'arrive pas à croire que c'est finis entre nous…. Je… Je n'ai pas envie d'y penser pour l'instant, c'est trop douloureux. Je n'ai pas envie d'accepter l'idée que j'ai perdu Amara. Sinon je sens que je vais aller me noyer dans l'alcool, quitte à en crever. Je ferme rapidement les yeux, chassant de ma tête cette idée. J'avale avec difficulté avant de reprendre d'une voix basse :

"Tu n'as pas besoin de le demander, c'est le moins que je puisse faire pour toi… Alors pas question que je te laisse seule, je reste avec toi pour la nuit."

Enfin sauf si elle me fait clairement comprendre que je ne suis plus désirable. Et là peut-être que j'irais me soûler dans mon coin, ou alors chez Khee'… Je sais qu'il est toujours partant pour qu'on se flingue des bouteilles jusqu'à en rouler par terre. Et puis il n'est jamais contre le fait que je passe une nuit ou deux chez lui. Je passe doucement ma main dans ses cheveux, tentant de la rassurer par ce geste. Je pousse un soupir avant d'ajouter :

"Ne soit pas désolé pour ce taudis qui était mon appartement et puis c'était pas ton but premier de le faire brûler… Je fais une pause avant de reprendre, De toute façon de nous deux tu n'es pas celle qui doit s'excuser… Tu n'y es pour rien dans cette histoire, je suis désolé que tu te sois retrouvé au milieu de ça… C'est entièrement de ma faute si tout ceci est arrivé… Je suis désolé."

Et je suis sincère quand je dis ça. Je pense réellement que tout ceci est de ma faute, parce que je n'ai pas pu m'empêcher de faire le con. Est-ce que je regrette mon geste ? Terriblement. Si j'avais su je n'aurais jamais couché avec Serena, juste pour lui épargner à elle et sa soeur de se déchirer ainsi.

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Ouh on dirait que je commence à remonter dans son estime, maintenant c'est plus exclusivement de ma faute mais de la notre. Enfin pour ma défense, ou plutôt notre défense, techniquement on couchait ensemble avant que je ne sois en couple avec Amara, alors sa colère à notre égard était plus motivé par la jalousie qu'autre chose… Mais honnêtement pour le moment mieux vaut que j'accepte l'idée que tout est de ma faute, c'est plus simple pour tout le monde. Du moins pour l'instant. Je ne dis toujours rien lorsque Serena m'assure aussi qu'Amara m'aime, un léger rire forcé m'échappe… Tu parles. Disons plutôt qu'elle m'aimait, parce que je sens bien que je l'ai perdu. J'adorais pouvoir te croire ma belle, avoir confiance en tes paroles, mais j'ai bien peur que ce ne soit plus le cas. Je n'arrive pas à l'accepter, pas encore et pourtant il va bien falloir que je m'y fasse… Je suis tiré de mes rêveries lorsqu'elle se relève d'un coup, s'arrachant brutalement à mon étreinte. Wow, wow, qu'est-ce qui se passe encore ? Elle se retourne alors vers moi m'interrogeant du regard. Quoi ? Qu'est-ce qui n'est pas possible ? Oh. Ça. Oh. Je pensais qu'elle était au courant. Quand même c'est sa soeur, je veux dire… même moi j'étais au courant, alors comment se fait-il qu'une sorcière n'ai pas remarqué ce qu'un simple humain a vue du premier coup d'oeil. Étrange. Je sens que je vais avoir la chance de lui annoncer la nouvelle en personne, comme si elle avait besoin de ça en plus… Je déteste faire les oiseaux de mauvaises augures vraiment, il ne faut pas compter sur moi pour annoncer les mauvaises nouvelles, parce que je suis super mauvais pour le faire avec tact… Je me mords l'intérieur de la joue. Je pense que sur ce coup là je vais avoir du mal a esquiver la question… Sans la quitter des yeux je lui dit avec le plus de tact possible :

"Je suis désolé de devoir te l'apprendre ainsi ma belle, mais si Amara est bien possédée par une succube… Je lui montre alors les cicatrices dans mon cou, dévoilant mes points de sutures encore frais, Ce n'est pas Amara qui m'a infligé ça, mais Ruth, la succube qui loue son corps."

Je la regarde, anxieux de voir sa réaction, je ne pense pas qu'elle ai besoin de ça. Mais alors vraiment pas. C'est un peu le truc de trop. Seulement je ne pensais qu'elle et Amara en avait quelque peu parlé… Enfin quoique… Je ne vois pas tellement de quelle façon Amara aurait pu amener le sujet sur la table. Je vois bien un truc du genre "Oh salut ma chère soeur tu vas bien ? Moi ? Oh tu sais à part le démon qui habite mon corps et qui dévore des innocents, tout va bien…" Bah bien sûr espèce d'idiot je suis sûr qu'elle en ont discutées autour d'une tasse de thé et un paquet de sablés. Mais oui. Idiot que je suis. C'est évident qu'elles n'en ont pas parlées. Je rajoute alors rapidement :

"Je pensais qu'elle t'en avais parlé ou du moins que tu l'avais sentis… Je, je suis désolé de devoir te l'apprendre… Surtout de cette façon."

Et je le suis. Sincèrement. Je pense que ce n'est pas à moi de lui apprendre ça. À sa place j'aurais l'impression que ma propre soeur ne me fait pas confiance pour se confier à moi. Je le prendrais mal. Surtout après ce qu'il vient de se passer. J'ai vraiment peur de voir sa réaction. J'ai peur qu'elle craque.

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Voilà qu'elle recommence à pleurer. Je déteste être la cause de ses larmes, même indirectement. Je n'imagine même pas ce qu'elle doit ressentir en ce moment. Étant enfant unique, j'ai jamais eu ce genre de problème alors je ne sais jamais trop comment réagir. Bon si je connais les classiques, comme tout le monde, mais là je dois avouer, je suis quelque peu démuni. Je la regarde donc pleurer un instant avant de le prendre dans mes bras. Je n'aime pas te voir comme ça, je devrais peut-être garder mes distances vu ce qui c'est passé plutôt dans la journée, mais honnêtement je ne peux pas me contenter de la regarder pleurer. Tant pis. Au pire je risque quoi ? Une gifle ? Je pense que je peux m'en remettre. Non tout ce que je risque c'est qu'elle me demande de la laisser. Je la console doucement, la tenant toujours dans mes bras. Je n'aime pas trop ce qu'elle sous-entends. Sans elle ? Je ne suis pas expert en relation familiale mais je pense pas que couper tout lien avec sa jumelle soit réellement la meilleure des solutions.

"T'es pas une mauvaise soeur… T'as fait ce que tu as pu pour l'aider et ce qui compte c'est tout ce que tu vas faire maintenant pour la sauver. Et puis tu sais, je suis sûr qu'Amara serait anéantie si elle devait te perdre toi aussi…"

Sans trop m'avancer je pense que c'est à peu près vrai. Personne n'aime perdre un membre de sa famille, qu'importe la situation. Et puis se serait dommage qu'elles se déchirent pour moi… Enfin pour une connerie que j'ai fait plutôt. Par contre pour ce qui est de se débarrasser de Ruth… J'adorais la voir mourir cette salope, croyez-moi, mais je n'ai pas la moindre idée de comment m'en débarrasser. Bon, y'a bien les anges qui sont désormais en ville pour détruire les démons, mais pour l'instant ils me semblent pas super efficaces. Je me demande même si ils ont le niveaux… Avec la chance qu'on a y'a que les bras cassés et les bleus qui ont fait leur apparition chez nous. Et le pire c'est que ça m'étonnerait pas. Je suis un des premiers à vouloir qu'Amara redevienne humaine, mais honnêtement je me sens impuissant. Vraiment. Dans ce bled, ça craint d'être humain, tu ne peux quasiment rien faire et je vous parle même pas des monstres qui veulent faire de vous leur prochain repas. Je pousse un léger soupir avant d'ajouter :

"Je veux tout autant que toi me débarrasser du démon d'Amara, mais je pense que ça peut attendre que tu aille mieux non ? Oublie pas que t'as tout de même un bras dans le plâtre. Je crois que tu as besoin de repos ma belle, je pense qu'Amara peut attendre demain…"

Ça peut paraitre cruel de ma part, mais honnêtement Serena n'est plus bonne à rien en ce moment. À part remuer des idées noires, elle n'est pas plus productive que ça. Enfin je ne dis pas que je suis dans un meilleur état, loin de là, moi aussi j'ai besoin d'une bonne nuit de sommeil. Je me cale alors plus confortablement dans le lit, je fais reposer la tête de la jeune femme sur mon torse. Je continue de la rassurer tandis que la fatigue me tombe brutalement dessus.


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