J

e serrais entre mes doigts une balle de tennis que je renvoyais contre au sol avant de l'attraper à nouveau quand cette dernière rebondissait sur le mur. Je continuais ce geste, ainsi de suite sans bouger dans mon appartement. Je jetais quelques coups d’œil à mon portable qui vibrait jusqu'à ce que je me rende compte qu'il s'agissait d'Andréas. A quand remontait la dernière fois que je lui ai juré que lui et moi ça n'arriverait plus ? Ce matin. Quand remonte la dernière fois où nous avons couchés ensemble ? Cette après-midi. Je m'étais juré que c'était la dernière fois que je trompais Velcan avec un autre, bien que c'était un des termes de notre liaison, un point qui nous obligeait à nous cacher et donc, aller voir ailleurs. Mais depuis que j'étais avec le vampire, je n'étais jamais allé voir ailleurs, jusqu'à ce que je rencontre Andréas il y a quelque semaines. Je savais que mon copain ne se gênait pas pour aller voir ailleurs sans soucis et j'essayais de ne pas y penser pour rester calme. Au fond de moi un peur subsistait : et si il trouvait mieux que moi ? Un vampire, quelqu'un qui le comprendrait et avec qui il n'aurait pas à se cacher ? Je chasse cette idée de ma tête en me redressant de mon lit. J'étais seul ce soir et Velcan voulait qu'on se voit, chez moi. J'étais tenaillé entre l'envie de le voir et la culpabilité avec laquelle j'évoluais en ce moment même. C'était comme ça depuis le début avec l'autre humain, je lui tenais têtes quelques instants en lui disant qu'il n'aura rien de moi, je commence par l'embrasser en premier et ça finit en partie de jambes en l'air, quelque soit l'endroit où l'on se trouve. Et le pire dans tout ça, c'est que pendant l'acte je ne pense pas à Velcan, je ne penses à lui qu'à la fin, quand je me rend compte de ce que je fais, encore et encore... Contrairement à lui, les conséquences de notre couple « libertin » me faisaient assez souffrir. Non pas que le fait d'avoir une vie sexuel pimentée me dérange, au contraire j'adore ça, mais encore une fois, il y a cette crainte que les sentiments qu'éprouve Velcan à mon égard se dissipent...
Je me dirige vers la salle de bain en contemplant mon reflet, ma barbe recommence légèrement à repousser, mes cheveux sont en batailles et des cernes font contrastent avec mon teint bronzé sous mes yeux. En me frottant le front, je finis par faire couler de l'eau chaude pour prendre une chaude, comme si j'espérais que la chaleur de l'eau fasse disparaître mon remord.
Le temps passe plus vite que je ne l'avais imaginé et j'ai juste le temps d'enrouler une serviette à ma taille que quelqu'un rentre dans mon appartement. Je peux sentir l'odeur enivrante de celui que j'aime : alcool, sang et cuir. Avec quelques traces de tabac. En me frottant une énième fois le visage, je finis par sortir de la salle de bain pour faire face à Velcan, dans mon salon. Le voir face à face n'arrange rien. Il est tellement beau que je me demande comment je peux me taper un autre mec.
-Hey... Comment tu vas ?
Je m'approche de lui pour déposer sur ses lèvres un baiser chaste, rien avoir avec les baisers fougueux et électrique que nous échangions d'habitudes... J'allais devoir faire plus d'effort si je voulais cacher la vérité... Je n'étais même pas sûre de vouloir la lui cacher. J'écoute ce qu'il a à dire en m’efforçant de sourire avant de baisser la tête pour regarder le sol, observant les gouttes d'eau qui ruissellent sur mon torse pour tomber sur le tapis.
-J'ai fais un truc con mec...
Voilà, je m'étais lancé je ne pouvais plus reculer. J'avais toujours était un homme de franc et de direct qui disait toujours la vérité sans jamais cacher quoi que ce soit. J'espérais que cette fois ci ma franchise et ma grande gueule ne me fassent pas perdre la personne qui comptait le plus pour moi. En ce moment je regrette que Velcan ne puisse plus lire dans mes pensées, j'ai vraiment du mal à sortir les mots...
-J'ai vu un autre gars.
Inutile de préciser que je n'avais pas vus Andréas qu'une seule fois d'ailleurs...
Je tourne dos à Velcan en levant mon bras pour masser ma nuque en me mordant la lèvre.
-Je sais qu'on c'est dit qu'on devait tout faire pour garder le secret mais j'ai vraiment du mal à faire ça dans ton dos.

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